« Le jeu sans argent mais pas sans enjeux ». C’est le slogan de Poker Sphere, une salle de jeu privée créée à Bordeaux et dont les premières franchises ont ouvert ailleurs en France.

Dans le grand local installé cours Balguerie Stuttenberg, les fans de poker peuvent en effet se retrouver pour des tournois qui ne risquent pas de les mettre sur la paille. Le concept a été finement travaillé par son créateur, Yann Roudaut, un ancien prof à l’école française de poker, dans le cadre de la réglementation très stricte qui régit en France les activités liées aux jeux de hasard. « On ne peut pas jouer d’argent si on n’a pas une licence ministérielle. Celles-ci sont accordées à des cercles de jeux, des casinos, des associations qui organisent des lotos à but non lucratif.» 



Monnaie virtuelle

Poker Sphere a donc inventé un système d’abonnement à sa salle, et une monnaie virtuelle, le Kosmos. Lors de leur inscription, les joueurs reçoivent un pécule de Kosmos, avec un système de limitation propre au poker qui les empêche de le dilapider. Chaque mois, ce capital est abondé par la “banque” Poker Sphere, ce qui permet de renflouer les comptes des perdants. En même temps, chaque joueur sait où il en est dans son ratio gains/pertes de Kosmos et peut donc se situer. « Nous avons par exemple un joueur régulier qu’on adore, mais qui n’est pas très doué. Depuis son arrivée ici, il a un bénéfice net de moins 17000 Kosmos !»
ça ne l’empêche pas de pouvoir continuer à jouer (pour le prix de son abonnement), et surtout ça ne l’a pas mis sur la paille dans la “vraie vie”. 


Mais tout cela manquait un peu de piment. Car « s’il n’y a rien à gagner dans une partie de poker, on détruit l’essence même du jeu »,
 commente Yann Roudaut. La société s’est donc mise en quête de partenaires et sponsors qui offrent de la dotation aux gagnants des divers tournois organisés par la salle. 
«

Le PMU est notre principal partenaire, explique Yann Roudaut. Ils croient dans notre projet et nous sommes très chanceux de les avoir avec nous.» A Poker Sphere, on peut donc tout de même gagner des tickets pour jouer dans des casinos, sur le site web du PMU mais aussi des participations tous frais payés à de grands tournois à travers le monde. Jusqu’à la Mecque du poker : Las Vegas. 


A côté de ses tables de jeu, la salle propose aussi un coin “club house” avec bar, cyber café, console de jeu vidéo... « un vrai centre de loisirs pour adultes passionnés de poker. Et le fait d’avoir enlevé l’argent dans l’équation a “amicalisé” encore plus la communauté des joueurs.»

Un concept qui semble porteur puisqu’une première franchise a ouvert ses portes à Toulouse en 2014, une autre à Biarritz en septembre dernier, puis Biscarrosse très bientôt. Et ça n’est pas terminé. « Nous préparons une levée de fonds pour nous développer, recruter et ouvrir une salle à Paris, j’espère courant 2016.» Et promis, ce n’est pas du bluff. •

Sophie Lemaire

Photo : Salle privée, Poker Sphere se considère comme une proposition intermédiaire entre les clubs associatifs et les cercles de jeu d’argent © DR Poker Sphere