Ce dimanche et le suivant, les électeurs sont appelés aux urnes pour désigner leurs représentants au sein du Conseil Régional. Cette semaine, Direct Matin Bordeaux7 tente de vous présenter clairement, chaque jour, les enjeux et le “mode d’emploi” de ce scrutin. Aujourd’hui, on met les mains dans le cambouis. Nouvelle région, proportionnelle, listes départementales... Pas simple de s’y retrouver dans les aspects techniques du scrutin. Voici quelques réponses aux questions qu’on est bien en droit de se poser.

Pourquoi voter maintenant ?

La date du scrutin a en effet de quoi déconcerter les électeurs habitués à se rendre aux urnes au printemps. En fait, ces élections régionales devaient avoir lieu en mars 2015, en même temps que les départementales. Mais la réforme territoriale qui a donné naissance aux grandes régions, était alors en cours et a imposé un report du scrutin. Entre deux achats pour Noël, il faudra donc penser à aller glisser son bulletin dans l’urne les dimanches 6 et 13 décembre. Et comme il n’y aura normalement pas d’élections nationales en 2016, ce scrutin sera le dernier avant les présidentielles de 2017.

Qui élit-on ?
Il s’agit d’élire pour 6 ans les conseillers régionaux de la nouvelle grande région. Celle-ci rassemble les actuelles Aquitaine, Poitou-Charentes et Limousin. Bien que les régions aient fusionné, le nombre total d’élus n’a pas changé. Ils seront donc 183 pour la nouvelle “Aquitaine Poitou-Charentes Limousin“. Mais chaque département doit désigner un nombre de représentants calculé en fonction de sa population : les girondins seront les plus nombreux dans la nouvelle assemblée (48), les creusois ne seront que 6.

Comment vote-t-on ?
Les listes qui se présentent sont régionales, avec un chef de file qui aspire à devenir Président du Conseil Régional. Mais elles sont divisées en sections départementales, composées de candidats locaux. Ces listes doivent appliquer une stricte parité : hommes et femmes en alternance. On vote pour l’intégralité de la liste, sans possibilité de rayer des noms.

Quel est le mode de scrutin ?
Le scrutin est proportionnel à la plus forte moyenne, en deux tours, avec une prime majoritaire. Cela signifie que si une liste obtient la majorité absolue (plus de la moitié des voix) dès le premier tour, le vote est clos et la répartition des sièges commence. Il y a peu de chances que cela se produise ici. S’il y a un second tour, seules les listes ayant obtenu au moins 10% des suffrages au premier tour peuvent se maintenir. Celles qui ont obtenu au moins 5% peuvent fusionner avec des listes qui se maintiennent. D’où les habituelles négociations d’entre-deux-tours.
Au second tour, la liste arrivée en tête obtient d’emblée une « prime majoritaire » de 25% (soit un quart des sièges) puis le reste est réparti proportionnellement (à la plus forte moyenne) entre les listes qui ont obtenu au moins 5%. Ce dispositif assure au vainqueur d’être réellement majoritaire au sein du nouveau Conseil Régional.

Comment fonctionnera la nouvelle région ?
Même si les Conseils et les administrations des trois régions actuelles ont déjà beaucoup travaillé ensemble pour préparer leur fusion, il existe encore de nombreuses inconnues. Elles seront levées par les nouveaux élus dans les mois qui suivront l’élection.
La loi prévoit en effet que le nouveau Conseil Régional adopte, avant le 1er juillet 2016, une résolution unique dans laquelle il se prononce sur le nom et le chef-lieu de la nouvelle région, l’organisation des réunions des différentes instances de la région et leurs implantations. Pour l’Aquitaine la seule question réellement tranchée est celle de la capitale régionale : Bordeaux s’est imposée sans difficulté. • S. Lemaire

Demain : le « bilan de compétences » de la nouvelle région