Le plein des voix de son camp, et même une de plus. Alain Rousset, président sortant de la région Aquitaine, a été élu hier président de la nouvelle grande région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.

Election sans suspense, puisque la liste conduite par le socialiste a remporté en décembre une large majorité des sièges de la nouvelle assemblée : 106 sur 183 élus (la liste Rousset s’était imposée avec 44,3% des suffrages).
Hier, alors que les nouveaux conseillers régionaux étaient réunis pour la première fois dans l’hémicycle de l’hôtel de région Aquitaine à Mériadeck, pas une voix de son camp n’a fait défaut à Alain Rousset. Il a même bénéficié du vote d’un élu du camp d’en face. Il faut dire que Virginie Calmels, chef de file de la liste d’union de la droite et du centre, avait décidé de ne pas se présenter à la présidence de l’assemblée, par respect pour « l’expression des suffrages exprimés dans les urnes.» Quant à Jacques Colombier, candidat pour le Front National, il a lui aussi fait le plein des voix de son camp (29).

Pas d’hégémonisme
Alain Rousset, président sortant de la région Aquitaine, député de la Gironde, s’est une nouvelle fois voulu rassurant pour les autres ex-régions, qui pourraient redouter une suprématie de l’ancienne Aquitaine : « Il n’y aura pas de centralisme bordelais », a-t-il promis, reconnaissant que « la proximité est un vrai défi » sur un territoire aussi vaste. La nouvelle région est en effet la plus grande de France en superficie, son teritoire est l’équivalent à celui de l’Autriche. Alain Rousset s’est engagé à créer une structure dédiée à l’aménagement du territoire. Et il a confié deux postes clés - au moins symboliquement - aux présidents sortants (PS eux aussi) des deux autres régions : Gérard Vandenbroucke (ex Limousin) est nommé premier vice-président en charge de l’aménagement du territoire, la politique contractuelle et le très haut débit. Une assurance que son territoire d’origine, le plus isolé de la région, ne sera pas oublié dans les politiques de développement. Et Jean-François Macaire (ex Poitou-Charentes) devient vice-président en charge des finances et du budget.

Et maintenant... le nom !
Au total, ce sont 15 vice-présidences qui ont été créées, hommes et femmes en alternance (8 hommes, 7 femmes). On notera que la tête de liste écologiste François Coutant, qui a fusionné avec la liste Rousset entre les deux tours, hérite de la vice-présidence en charge de la transition énergétique. Que Bernard Uthurry (PS, Pyrénées Atlantique) conserve la délégation qu’il avait dans l’ancienne assemblée : celle, cruciale, du développement économique. L’ancien recteur Jean-Louis Nembrini hérite du portefeuille de l’Education. En plus de ces vice-présidents, la commission  permanente du conseil régional regroupera 45 élus : 21 élus de la liste PS-PRG-EELV, 15 élus de la liste Les Républicains-UDI-Modem-CPNT et 9 élus FN. Et Alain Rousset a promis de confier la présidence de la commission des finances à un(e) élu(e) d’opposition.
La première mission des nouveaux élus sera en tout cas de “mettre en route” la nouvelle région : administration commune, politiques communes, nouveau budget commun qui sera voté fin mai... Et bien sûr, nouveau nom. Les élus ont jusqu’à juillet pour le choisir. •

Photo : Alain Rousset, 64 ans, a été élu pour un quatrième mandat de président de région © AFP / Georges Gobet