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Avec le CAPRI, Bordeaux innove contre la radicalisation PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 07 Janvier 2016 06:00

 

fetouh GB copieUn an après les premiers attentats parisiens, une journée de débats et conférences consacrés à la radicalisation est organisée à Bordeaux. Elle sera aussi l’occasion de présenter une initiative unique en son genre en France : un centre de déradicalisation, baptisé CAPRI, qui a ouvert ses portes à l’automne à Bordeaux.

Cellule pluridisciplinaire
Ce Centre d’action et de prévention contre la radicalisation des individus (CAPRI) s’est donné pour mission de répondre à tout soupçon de dérive, qu’il soit signalé par les autorités ou par des proches, familles, enseignants. Sa particularité - et son atout, selon ses créateurs - est d’être pluridisciplinaire : il rassemble des spécialistes pouvant répondre à la diversité des cas de radicalisation. « Celle-ci peut en effet se produire dans un contexte de troubles psychiatriques, ou bien d’emprise mentale de type sectaire, ou bien aussi être le fruit d’un choix rationnel de la part d’individus qui se considèrent exclus, discriminés...», souligne Marik Fetouh. L’adjoint au maire de Bordeaux en charge de l’égalité et de la citoyenneté est l’un des initiateurs de cette démarche.
C’est en fait la préfecture de Gironde, saisie début 2015 de plusieurs initiatives liées à la question de la radicalisation, qui a incité les différents acteurs engagés sur le sujet à se réunir. Le projet de comité de vigilance de Marik Fetouh, celui de la Fédération des musulmans de la Gironde qui souhaitait contrer les discours extrêmistes véhiculés par le web, celui de l’avocat spécialiste des sectes Daniel Picotin inquiet de voir plusieurs cas liés à l’islam... Au lieu de mener chacun des actions isolées, ils se sont réunis dans ce dispositif pluridisciplinaire, soutenu par les collectivités locales et financé essentiellement par l’Etat.

Conversion n’est pas radicalisation
Le CAPRI s’est donc doté d’un local en centre-ville et de comités d’experts. Depuis octobre, ils sont intervenus sur « une dizaine de cas », selon Marik Fetouh. « Des cas de radicalisation modérée, ou aussi de non radicalisation.» Car le premier écueil est là : le risque de voir de la radicalisation partout. Notamment dans les simples cas de conversion à l’Islam. « La conversion a tendance à paniquer les enseignants. Mais il faut être prudent. Un jeune qui se converti et se met à porter des vêtements particuliers, peut tout aussi bien passer à autre chose quelques semaines plus tard. L’apparence doit moins inquiéter que d’autres symptômes, comme la désaffiliation scolaire par exemple.»
Le CAPRI a donc mis en place une procédure de diagnostic sur la base d’indicateurs de radicalisation. Il ne poursuit sa démarche que si le risque semble avéré. Ce sont alors les spécialistes les plus appropriés à chaque cas (psychiatres, psychologues spécialistes de l’emprise mentale, représentants du culte musulman capables de répondre au discours théologique...) qui interviennent. D’abord souvent auprès de la famille, pour l’aider à recréer un lien avec le jeune et susciter chez lui une adhésion à la démarche. Une longue route, qui doit être entamée le plus tôt possible dans le processus de radicalisation. Avant qu’il ne soit trop tard.•
Sophie Lemaire
Site du CAPRI : www.radicalisation.fr
La journée de débats est ouverte à tous sur inscription : contact@radicalisation.fr

 

 

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