Que faire de la Base sous-marine de Bordeaux ? Cette question ancienne trouvera-t-elle enfin sa réponse en 2016 ? Possible. La Ville de Bordeaux est en effet en train de travailler à un projet de meilleure mise en valeur de ce site hors du commun.

Par sa configuration et sa construction, l’immense bunker en béton qui abrita les sous-marins allemands U-Boote pendant la Seconde Guerre Mondiale est très difficile à reconvertir. Elle est organisée en onze alvéoles liées entre elles par une rue intérieure. Impossible à rénover ou à restructurer, il faut en somme la prendre telle qu’elle est. Mais pour en faire quoi ? « Elle est aujourd’hui largement sous-occupée », reconnaît Fabien Robert, l’adjoint au maire de Bordeaux en charge de la culture.
Seule l’annexe située sur le côté des grandes alvéoles abritant les bateaux est utilisée. C’est même devenu un espace culturel réputé et atypique, géré par la ville sous la direction de Danièle Martinez (qui vient de quitter ses fonctions pour faire valoir ses droits à la retraite). « Ce lieu d’exposition sera conservé, et une nouvelle direction va se mettre en place», explique Fabien Robert. Mais la Ville a aussi, désormais, un projet pour le reste du bâtiment : du mapping vidéo, c’est-à-dire des projections d’images sur les murs à l’intérieur de la base. « Nous lancerons une délégation de service public pour voir si une mise en lumières est possible », a en effet annoncé le maire de Bordeaux Alain Juppé vendredi. Avec un exemple en tête : les Carrières de Lumières des Baux-de-Provence.

L’exemple des Baux-de-Provence
Dans ces grandes carrières de pierres situées dans les Alpilles et propriété de la ville, une société privée propose des spectacles multimédias à partir de milliers d’images d’œuvres d’art numérisées, diffusées en très haute résolution via la fibre optique et mises en mouvement au rythme de la musique. Les tableaux de Klimt, Michel-Ange ou Chagall sont projetés sur les murs autour de visiteurs placés en immersion. Bien sûr Bordeaux devra trouver son propre concept artistique. Mais la technologie intéresse la Ville, qui veut donc lancer un appel à manifestation d’intérêt dans l’année à venir. « Si ce projet aboutit, il restera ensuite les quatre dernières alvéoles, au fond de la base, pour lesquelles nous chercherons une autre affectation, précise Fabien Robert. L’objectif est de créer une base “3 en 1” ouverte sur ce quartier en pleine mutation. » •  Sophie Lemaire

Photo : ADAGP, Paris, 2015. Un avant-goût du spectacle consacré à Chagall, qui s’installera sur les murs des carrières des Baux-de-Provence à partir du mois de mars