La Maison Rose ouvre ses portes aujourd’hui aux femmes luttant contre leur cancer. Cette maison, ses fondatrices l’ont voulue rose, comme le symbole de leur féminité. C’est au numéro 9 de la rue de Condé que ces femmes déterminées à vivre ont rendez-vous.

À la base du projet : Céline Lis-Raoux et Céline Dupré. Il est né en 2011, alors que Céline Lis-Raoux est en rémission d’un cancer du sein. Elle se demande comment arriver à reprendre une vie normale, quand la société vous colle des bâtons dans les roues. Avec son amie Céline Dupré, dirigeante d’une agence de communication dans la santé, elle fonde Rose Magazine.

D’abord un magazine
Ce biannuel féminin, édité à 180 000 exemplaires est distribué dans tous les services d’oncologie des hôpitaux publics de France, et tous les centres de lutte contre le cancer. Portraits, infos pratiques et tranches de vies composent les numéros. Par ce média, c’est l’esprit Rose qui conquit les lectrices, jusqu’à former une véritable communauté.
C’est dans cette optique qu’est né le projet de la Maison Rose. L’idée ? 120 m2 dans l’hypercentre de Bordeaux, à quelques mètres de l’opéra, totalement dédiés à ces femmes. À l’intérieur, rien de médical : une cuisine-salon de thé, un salon de beauté, un studio de danse avec cours de yoga, pilates, etc. Tout pour mieux vivre le traitement et l’après.

Un projet collaboratif
« Elles nous ont inspirées, assure Céline Dupré. C’est le prolongement du magazine. à force de distribuer des infos, donner des renseignements, on s’est dit, pourquoi pas un lieu qui réunirait tous ces besoins. Nous avons trouvé un partenaire, la Fondation L’Oréal pour financer le projet. A partir de là, on a lancé une enquête auprès de nos lectrices : qu’attendaient-elles d’un lieu commun ? 500 réponses. Puis nous avons organisé une rencontre avec des lectrices. On a validé ensemble le cahier des charges. »

Bavarder entre amies
On le sait, la médecine et la science sont en constante progression. Mais qu’en est-il des mentalités autour de la maladie ? « Cela n’a pas beaucoup évolué, déplore Céline Dupré. Il y a un véritable décalage. Les femmes ne veulent plus de groupes de paroles. Elles ont besoin de papoter avec d’autres femmes, des amies, qui vivent les mêmes tourments, qui trouvent des solutions. On est vraiment dans un esprit de solidarité et de communauté. Et du côté de la vie. »  •

Maison Rose | 9, rue de Condé à Bordeaux. Ouvert du lundi au vendredi, de 10h à 18h.

Photo : Céline Dupré, ici dans la Maison Rose encore en travaux. G. Bonnaud / Sud Ouest