A Bègles, un nouveau projet d’habitat participatif est enclenché dans le nouveau quartier des Sècheries, juste à côté de la mairie. C’est Axanis, la coopérative immobilière filiale d’Aquitanis spécialisée dans l’accession sociale à la propriété qui lance ce programme d’environ 40 logements.

Ce soir, Axanis organise une première réunion d’information pour “recruter” les futurs copropriétaires de cet ensemble, qui sera construit en fonction de leurs besoins et de leurs demandes. L’habitat participatif, très répandu en Europe du Nord, se développe en France. Sur l’agglo bordelaise, plusieurs projets sont en cours. Le plus avancé est celui de la Ruche, à Bègles, que pilote aussi Axanis. 11 copropriétaires s’installeront dans quelques mois dans un ensemble immobilier qu’ils ont conçu ensemble. Entretien avec Loris de Zorzi, directeur général d’Axanis.

En quoi l’habitat participatif est-il innovant ?
Dans le cadre d’une opération classique, voici comment cela se passe : nous cherchons un terrain, puis un architecte. Ensuite nous concevons le programme immobilier, on fixe le prix, et on le met en vente. Quand environ la moitié des logements a trouvé preneur, nous démarrons les travaux. Là, c’est différent : quand on a le terrain (qui reste le nerf de la guerre), on cherche les futurs habitants. Lorsque le groupe est constitué, on conçoit le projet avec eux. Ils déterminent les caractéristiques de leur logement, les espaces partagés... Nous leur faisons bénéficier de notre savoir-faire sur toutes les étapes du projet (construction mais aussi demande de subventions etc). Pour nous, c’est vraiment le mode d’accession sociale à la propriété de demain.

Pour les Sècheries, vous en êtes donc au début du recrutement des futurs habitants...
En effet. D’ici au mois de juin vont se tenir dix réunions publiques au cours desquelles un noyau dur va progressivement se constituer. C’est ce noyau qui va ensuite coopter les suivants. Le but du jeu est d’avoir une mixité totale : sociologique, générationnelle, socioprofessionnelle...

Est-ce que vous pouvez exclure des candidats ?
C’est ce noyau dur de familles qui va le faire naturellement lors de la définition commune du projet. Notre seule intervention est de vérifier leur solvabilité financière. Mais ces familles doivent s’entendre car elles sont ensuite appelées à vivre ensemble. Surtout si elles incluent au projet des parties mutualisées. à La Ruche il y a par exemple une grande salle de 70m2 qui sert à tout le monde de salle de jeux, de réunion, buanderie, chambre d’amis...  

Cela doit donner quelques réunions houleuses, non ?
Disons qu’elles peuvent être animées ! Notre expérience à La Ruche montre qu’il faut que le groupe soit le plus hétérogène possible, pour éviter les phénomènes de clan et de leadership.

Quels sont les délais, et à quel moment de la procédure s’engage-t-on vraiment ?
L’engagement moral se fait au bout d’un an, l’engagement réel et juridique, plutôt au bout d’un an et demi. Plus on entre tôt dans le processus, mieux c’est, car ceux qui arrivent ensuite prendront le train en marche, sur un projet déjà avancé. Pour La Ruche, sur les 11 propriétaires, 9 étaient déjà présents au départ du projet, qui aura duré trois ans et demi. Pour les Sècheries, on vise un emménagement des habitants en juin 2019.• S. Lemaire
Réunion ce soir à 18h30, salle St-Maurice à Bègles (105 av. A. Capelle). La suivante le 11 février au même endroit.
Photo : La Ruche, premier projet d’habitat participatif lancé à Bègles par Axanis et concrétisé par l'agence Dauphins Architecture, sera achevée à l’été. crédit : Dauphins Architecture.