Le projet de restructuration du stade Chaban-Delmas et des 7 hectares du parc de Lescure situé à l’arrière a décidément du mal à s’imposer.

Après le départ des Girondins de Bordeaux au nouveau stade, la Ville a en effet souhaité restructurer le complexe sportif (le stade, mais aussi la plaine des sports à l’arrière et le jardin de la Béchade) et retenu le porteur de projet : Adim (Vinci) avec l’architecte Pierre Ferret. Ce projet, tel que présenté à la concertation en ce moment, prévoit de conserver le stade (où jouent désormais les rugbymen de l’UBB) en abaissant sa jauge à 25000 places, d’ouvrir une partie du parvis à la libre circulation, d’y installer des boutiques (4000m2). Il compte aussi restructurer les espaces sportifs et la plaine des sports, reconstruire le gymnase, créer 120 logements, une résidence séniors, un parking souterrain...
Alors que le projet doit être examiné en conseil municipal le 22 février, des riverains rassemblés dans le Collectif Lescure ont déjà fait connaître leur désapprobation en lançant une pétition en ligne (sur www.change.org). Hier, ce sont les élus écologistes de la ville, accompagnés de représentants de la société civile, qui ont exprimé leur opposition.

Trois griefs
Trois reproches ont en particulier été formulés par le chef de file EELV bordelais Pierre Hurmic. D’une part, un respect insuffisant de « l’intérêt architectural du site, qui est le dernier stade art déco de France.» Bien que la grande arche et les voutes des tribunes, bien connues des supporters, soient conservées, « le comité local Unesco a déjà émis des réserves sur ce projet, estimant qu’il fait l’impasse sur des éléments essentiels à l’équilibre de l’ensemble», affirme Pierre Hurmic.
Deuxième grief : la plaine des sports, restructurée, perdrait 42% de sa surface afin de dégager des terrains constructibles. « On perd un espace sportif majeur au profit des promoteurs, alors que l’on manque d’équipements sportifs dans cette ville».
Enfin, les élus écologistes regrettent que l’on veuille, ici aussi, implanter des bureaux et des commerces alors que la ville souffrirait déjà d’une «saturation commerciale.»
Ces arguments ont été rassemblés sur une contribution écrite à la concertation. Les écologistes comptent les réitérer lors du débat en conseil municipal. •

Photo : Laurent Theillet