Doudou s’est fait mal ? Direction l’hôpital des nounours ! C’est ici que les tout-petits viennent soigner leurs amis en peluche. Sur place, des étudiants en médecine, toutes spécialités confondues, prennent en charge ces patients très particuliers. Ausculter, peser, mesurer, suturer et surtout rassurer font parti de leurs attributions. Depuis onze ans, l’association d’étudiants en médecine, Les Carabins de Bordeaux, organise cette opération spéciale.

Installé à l’espace santé de la fac de médecine, du 8 au 12 février, cet hôpital hors normes accueille des classes de moyennes et grandes sections de maternelle. « L’objectif est d’enlever cette appréhension de la blouse blanche, de calmer leurs angoisses. On leur explique et leur montre que la plupart des actes de soin ne font pas mal, dans le cas où ils seraient amenés à être soignés à l’hôpital, explique Julie Valles, vice-présidente en charge de la santé publique des Carabins de Bordeaux. Cette initiative s’inscrit également dans une démarche d’éducation à la santé. On essaie de leur expliquer l’importance du lavage des mains et des dents, et le respect des posologies de médicaments. »

Un vrai parcours de soin
Quand un patient arrive, il suit une procédure typique à tous les établissements de soins. Cela commence par le bureau des admissions :
« On leur donne un carnet de santé dans lequel on inscrit le nom du parent et du nounours, une carte vitale et on met un bracelet d’identité au patient » raconte-t-elle. Ensuite, il rencontre le «nounoursologue», sorte de médecin généraliste auquel les enfants décrivent les symptômes. Ensemble, ils vont mesurer, peser et ausculter les peluches. « Nous avons beaucoup de fractures et des blessures multiples ! J’ai eu le cas d’une peluche qui est tombée sur une nageoire de baleine, et qui s’était cassée la dent, la patte et l’oreille », confie une étudiante, amusée.

Une fois le diagnostic posé, direction la radiologie où les enfants peuvent découvrir de vraies fausses radios. Après cette étape, direction le bloc opératoire, qui effraie la plupart des enfants et des adultes. « On les habille comme pour une vraie opération : ils mettent la charlotte, les sur-chaussures et la blouse. On effectue les actes avec eux, en leur expliquant chaque étape » explique Clément Darricaud, chargé de l’événement. Une fois les soins terminés, les nounours se voient délivrer quelques médicaments à la pharmacie des nounours. « On a créé des noms rigolos, afin d’éviter les termes trop médicaux. On a par exemple du «stop gratouilles» ou du «stop bobo», ça fait beaucoup rire les enfants, et nous aussi » conclu une étudiante en pharmacie.•

Adrien Mano

www.hopitaldesnounours.org

Photo : Les Carabins de Bordeaux