Des écoles plus ouvertes « sur leur quartier, les parents, les habitants, les associations », c’est ce que souhaite obtenir la Ville de Bordeaux. L’école Labarde, à Bacalan, est la première à s’inscrire dans ce nouveau dispositif, présenté récemment par les élues en charge de l’éducation, Emmanuelle Cuny, et de la cohésion sociale, Alexandra Siarri. 

Cette école où un tiers des 149 élèves appartient à la communauté des gens du voyage, propose depuis plusieurs mois des ateliers destinés aux adultes : café des parents, cours d’informatique, d’alphabétisation, de nutrition. Ces ateliers sont organisés dans une salle libre de l’école pendant le temps scolaire. « L’objectif est de permettre aux habitants du quartier de s’habituer au lieu, de l’aimer, de ne pas en avoir peur, explique Alexandra Siarri. D’en faire un lieu de socialisation en créant un lien entre le “dedans” et le “dehors”.» Le dispositif ne s’adresse pas seulement aux familles des enfants scolarisés, mais bien à tous les habitants du quartier.

Dans les huit quartiers

Qu’on ne se méprenne pas : ce dispositif n’est pas réservé aux quartiers dits “en difficulté”. Certes, les élus se félicitent que ce soit Labarde qui montre l’exemple en étant la première à incarner cette politique de l’école ouverte. Cela a d’ailleurs été possible grâce au travail de terrain mené depuis longtemps par les associations et l’équipe éducative dans ce quartier. Mais le dispositif a vocation à s’étendre à toute la ville, beaux quartiers compris. « Pour chaque école le projet sera élaboré sur mesure, en fonction du quartier et des besoins qui émergent de la concertation sur place », explique Emmanuelle Cuny. Les ateliers et la forme que prendra le dispositif ne seront donc jamais vraiment les mêmes. Ils reposeront sur les besoins exprimés et l’engagement associatif autour de l’établissement. L’école pourra parfois aussi s’ouvrir en dehors du temps scolaire, par exemple le samedi matin.

L’école ouverte n’a pas non plus vocation à se mettre en place dans la centaine d’écoles de la ville. L’établissement doit en effet disposer de locaux utilisables, avec un agent logé, et l’équipe pédagogique doit adhérer au principe de cette mise à disposition et de cette dé-sanctuarisation de l’école. Des conditions qui sont loin d’être évidentes partout. Emmanuelle Cuny affiche donc l’ambition de créer une école ouverte dans chacun des huit grands quartiers de la ville. Des contacts avancés ont déjà été pris avec une école à Saint-Augustin •

SL

Photo : Les locaux de l’école accueilleront aussi des adultes © photo d’illustration archives L. Theillet