Dix jours après la diffusion du magazine Cash Investigation, qui pointait du doigt l’usage des pesticides dans le vignoble bordelais, dix députés de Gironde (9 PS et l’écologiste Noël Mamère) ont demandé hier la création d’une mission d’information parlementaire sur le sujet.

Gilles Savary, Michèle Delaunay et Florent Boudié, tous trois députés PS, ont tenu une conférence de presse pour présenter cette démarche commune. Il s’agit bien sûr de faire la lumière sur les enjeux en terme de santé pour les populations locales, mais aussi d’apaiser les tensions et, le cas échéant, de rétablir l’image du terroir girondin.

Evacuer le doute
« Le vignoble bordelais ne doit pas être entaché de suspicion », a expliqué Michèle Delaunay, élue à Bordeaux. à ses côtés Gilles Savary, dont la circonscription englobe les vignobles des Pessac, Sauternes et Graves, a exprimé son souhait de dépassionner le débat, calmer les tensions et « sortir d’une vision manichéiste. Celle de l’épouvantable empoisonneur viticulteur contre l’innocente victime résidente.»
Cette demande intervient alors que 600 personnes ont participé dimanche à une manifestation à Bordeaux, en réaction à la diffusion de l’émission télévisée.
Concrètement, les députés girondins demandent que cette mission regroupe des membres de diverses commissions de l’assemblée et soit présidée par un député « neutre », c’est à dire qui ne soit pas issu d’un territoire de vignobles ou de vergers. Pas un Girondin, donc.  •