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Jean-Luc Gleyze, le politique pragmatique PDF Imprimer Envoyer
Vendredi, 19 Février 2016 06:00

gleyzes2 SO FC webIl bouclera bientôt sa première année aux commandes du Département de la Gironde. Jean-Luc Gleyze a eu la lourde tâche, début avril 2015, de tourner la page des 36 années de présidence Madrelle. Celle aussi de s’installer dans le fauteuil de président d’un Conseil devenu Départemental (et non plus Général), sans même savoir ce que la réforme territoriale lui laisserait comme compétences et marges de manoeuvre.

Presque un an après, les marques sont prises, le nouveau président a imposé son style, et la nouvelle donne territoriale est - presque - achevée. Le bon moment pour faire un tour d’horizon des dossiers.

Quel regard portez-vous sur cette première année presque écoulée ?
En fait je n’ai pas été foncièrement surpris ni perturbé par l’installation dans ma nouvelle fonction. Je me rends compte que j’avais par mon parcours une connaissance assez complète de l’institution et des politiques publiques. Cela n’a finalement pas été très difficile de prendre en main le management de l’organisation. J’ai un parcours de fonctionnaire territorial, je gère donc certainement le département un peu comme une grande mairie (il était maire de Captieux, ndlr).

Avez-vous apporté beaucoup de changements dans l’organisation de l’institution ?
L’année écoulée nous a permis de mettre en place l’exécutif, le cabinet... Puis une organisation technique qui doit être en miroir de l’organisation politique. Le principe qui doit prévaloir est que tous les salariés du département sont les applicateurs des politiques définies par les élus. Cela n’a peut-être pas toujours été évident par le passé. Enfin, dans le détail de l’organisation de notre institution, nous avons un gros chantier à mettre en oeuvre sur la décentralisation des services : un redéploiement pour renforcer la proximité sur les territoires.

Qu’en est-il des contraintes budgétaires qui pèsent sur le Département ?
La baisse des dotations de l’Etat nous prive de 85M€. Dans ce contexte nous avons décidé de maintenir un niveau d’investissements élevé (1 milliard d’euros sur cinq ans) pour entretenir et rénover nos équipements, et ainsi contribuer à donner du travail aux entreprises girondines. Mais nous devrons faire des économies sur nos charges de gestion, contenir l’évolution salariale et rogner sur nos politiques publiques, c’est à dire baisser nos subventions. Nous devons faire des choix et pour cela j’ai demandé à chaque vice-président de classer par ordre de priorité les politiques publiques qu’il porte dans son domaine. Quant au levier fiscal, nous aurons à nous prononcer en mars sur la nécessité ou non d’y avoir recours.

Y voyez vous plus clair sur le nouveau champ de compétences du Département ?
Les lois Maptam et Notre ont transféré certaines compétences vers la Région, d’autres vers la Métropole. Concernant la Région, qui doit aussi mettre en place sa nouvelle organisation, nous sommes encore dans un grand flou. En abandonnant la clause de compétence générale, nous avons perdu certaines politiques volontaristes comme l’économie. Mais que deviennent les entreprises que nous aidions ? Dans le cadre des dossiers Créagir avons 200 entreprises à qui nous ne pouvons plus verser les aides qu’elles attendaient. Avec la Métropole les choses sont plus claires : la loi nous demande de nous mettre d’accord sur le transfert de 3 à 8 compétences; Alain Juppé et moi sommes sur une position plutôt minimale à 3 compétences : le tourisme, le fonds d’aide aux jeunes, le fonds de solidarité logement. Il y a débat entre nous sur la prévention spécialisée, mais je souhaite qu’elle reste de compétence départementale.

Quelles sont vos relations avec vos partenaires politiques, dans et en dehors du Conseil ? On vous perçoit moins politique et plus pragmatique que votre prédécesseur...
Je ne recherche pas le conflit. Je pense qu’Alain Juppé et moi partageons le même discours sur la métropole : elle est le coeur battant, mais la périphérie constitue ses poumons. Ils sont interdépendants. Quant aux rapports avec l’opposition politique au sein du Conseil Départemental, je pense qu’ils sont un peu moins tendus. Certaines délibérations ont d’ailleurs été votées au-delà de ma majorité. L’assemblée a connu quelques changements importants à l’issue des dernières élections : d’abord parce qu’il y a plus de femmes dans l’hémicycle, du fait de la parité. J’ai d’ailleurs créé une mission « égalité hommes-femmes », confiée à deux élus (une femme et un homme). Elle doit examiner sous cet angle le fonctionnement de notre institution et les politiques que nous mettons en oeuvre. Et puis les équilibres politiques ont changé : il n’y a plus d’élus communistes, il y a des élus verts - avec lesquels nous avons un accord de mandature - et des élus Front National, dont le positionnement influe aussi sur le discours tenu par les élus de droite. Dans l’ensemble je trouve que nous avons des débats plutôt sereins et intéressants.

L’année écoulée a été largement consacrée à des questions d’organisation et de compétences. Cela ne vous a-t-il pas détourné de l’action de terrain ?
Je ne crois pas. La loi Notre a été promulguée en août et nous avons dès lors pu nous mettre en marche. Les champs d’action se déportent, mais les dossiers de fond restent à traiter. L’important est d’être clair sur la ligne politique. Par exemple, nous avons récemment adopté notre charte de la commande publique. Elle doit permettre de promouvoir l’accès des TPE et PME locales à la commande publique du Département. C’est un bon exemple de la façon dont nous avons réorienté notre action de soutien à l’économie locale suite à cette réforme.•  
Propos recueillis par Sophie Lemaire

Photo Fabien Cottereau / Sud Ouest

 

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