Les avocats de Bordeaux se mobilisent à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, en leur proposant ce mardi de profiter de consultations gracieuses.

Une initiative née l’an dernier, au sein d’un barreau désormais essentiellement féminin et qui était alors piloté par une femme (la bâtonnière Anne Cadiot-Feidt) pour la première fois de sa longue existance. Ceci n’est donc sans doute pas étranger à cela. Quoi qu’il en soit, la première édition a remporté un joli succès, et se renouvelle donc cette année en s’élargissant même au monde de l’entreprise.

Gratuit et sans rendez-vous

Toute la journée (9h-18h), des avocat(e)s recevront donc les femmes sans rendez-vous pour répondre à leurs questions. Ces consultations sont organisées en quatre lieux de la ville : la Maison de l’avocat, qui est le siège du barreau de Bordeaux (à l’angle de la rue de Cursol et du cours Victor-Hugo), le centre d’information sur le droit des familles (13 rue Thiac, où le barreau tient régulièrement des “permanences familles”), à la Chambre de commerce et d’industrie (Place de la Bourse) et à l’Hôtel de Ville (dans le cadre du salon profession’L)

« Lever les obstacles »

« Il ne s’agit pas pour nous de souligner une supposée fragilité des femmes, mais de les aider à lever des obstacles qu’elles rencontrent dans leur vie privée ou professionnelle », précise Maître Kristell Compain, présidente de l’Institut du Droit des Personnes. Car les statistiques se posent là : 2 millions de femmes élèvent seules leurs enfants en France (la garde leur est confiée dans 77% des cas de divorce), 40% des pensions alimentaires ne sont pas bien payées, 57% des bénéficiaires du RSA sont des femmes. « Après une séparation, la situation d’appauvrissement est supérieure pour les femmes », constate Maître Compain. Dans le domaine professionnel, outre le constat objectif des inégalités salariales dont elles sont victimes, les femmes ont aussi à surmonter des obstacles spécifiques. Notamment lors d’une reconversion professionnelle ou d’une création d’entreprise, quand peuvent se poser des questions liées à la compatibilité vie professionnelle / vie de famille. ?Main tendue vers les femmes, cette journée s’inscrit dans une démarche plus globale de l’ordre des avocats de mieux s’intégrer dans la vie de la Cité, hors de leurs seuls cabinets. « Plus on va vers les gens, plus on facilite l’accès au droit », souligne Maître Compain.•

SL

Photo : Des avocat(e)s vont recevoir les femmes gratuitement aujourd’hui © Stéphane Lartigue / Sud Ouest