Avec seulement 176 exploitations comptabilisées sur son territoire, Bordeaux Métropole accuse un sérieux retard en matière de production agricole.

Avec ses 10% de surface agricole, elle ne produit chaque année que l’équivalent d’une journée de la consommation de sa population.

15 nouveaux producteurs

Même s’il n’est pas question de viser l’autosuffisance, ce ratio pourrait - et devrait - être amélioré, estime Bordeaux Métropole. Elle s’est d’ailleurs fixé comme objectif d’aider à l’installation de 15 nouveaux exploitants professionnels sur son territoire cette année. Pour cela, il faut aller à l’encontre d’une tendance qui tend à réduire les surfaces agricoles sous l’effet de la croissance démographique et de l’urbanisation. Il faut aussi convaincre des professionnels de s’installer en zone peri-urbaine, sur des terres pas toujours idéales, parfois en zone inondables.

Des projets concrets

Mais la volonté politique s’exprime de plus en plus fort pour aller dans le sens d’un retour à la terre. La Métropole a mis par ecrit sa volonté d’alimenter sa restauration collective en bio à hauteur de 20%. Pour cela, il va bien falloir produire dans une distance raisonnable...

A Mérignac, le maire Alain Anziani veut affecter 87 hectares à l’agriculture de proximité, quitte à contester le choix de la SAFER pour l’installation d’un centre équestre sur un espace de 50 hectares.

Au Haillan, le récent plan local d’urbanisme a inscrit 9 nouveaux hectares en terres agricoles là où ils auraient pu faire l’affaire de promoteurs.

A Bègles, dont la mairie écologiste se veut par nature en pointe du mouvement, la Ville a déjà multiplié les jardins collectifs pour les particuliers. D’autres projets sont à l’étude pour retrouver une partie de l’identité maraîchère de l’ancienne “ville du radis”.

Dans le cadre d’un accord avec Domofrance, une emprise de 10 hectares accueillera prochainement un ou plusieurs maraîchers. Des zones non constructibles doivent aussi devenir des prairies où paisseront des troupeaux de vaches laitières.

Utopie ? Plutôt un retour aux sources pour certaines communes péri-urbaines dont le passé pas si lointain était tourné vers la terre autant que vers la ville.•

Photo : Tomates et concombres pousssent sous serres à Eysines chez Estelle Sanguinet © Philippe Taris / Sud Ouest