Le président de l’Université de Bordeaux, Manuel Tunon de Lara, "atterré", n’avait pas de mots assez durs hier pour condamner le saccage du bâtiment du Collège des Sciences humaines de l’Université de Bordeaux situé rue Broca à la Victoire.

Les faits se sont déroulés à l’issue de la manifestation contre la réforme du droit du travail, mercredi après-midi, précise la préfecture de Gironde : « Un groupe d’environ deux cents personnes, composé d’étudiants mais aussi de militants extrémistes et notamment des anarchistes, s’est introduit brutalement dans les locaux de la faculté pour y tenir une assemblée générale.» Certains se sont alors barricadés de l’intérieur et se sont livrés à des dégradations : tags sur les murs, tables renversées... Un acte gratuit que confirment les tags inscrits sur place («On ne veut rien, nous prenons, pillons, volons tout»), se réclamant parfois de «l’autodéfense populaire». Dans une salle de cours de psychomotricité, une croix gammée a été taguée sur le front d’un poupon en plastique.

Cours suspendus

Alertée, la police n’a pas pu déloger les casseurs, indique la préfecture : « S’agissant de locaux universitaires et d’occupants principalement étudiants, les policiers n’ont pas pu immédiatement pénétrer dans les lieux pour mettre fin à cette occupation. Les moyens dont disposait la police et la configuration des locaux (amphithéâtre situé au quatrième étage de l’immeuble) rendaient très délicate une opération d’évacuation.» ça n’est donc que dans la nuit, lorsque les occupants ont quitté les lieux, que les constatations ont été faites. Les cours ont du être suspendus hier, le temps de remettre le bâtiment en état. Une enquête est en cours, et «comme les deux auteurs de tags en pleine rue interpellés pendant la manifestation, le préfet souhaite que les auteurs soient identifiés et présentés devant la justice.» •

Photo : Les occupants ont quitté les lieux dans la nuit en laissant tags, détritus et © thierry david / sud ouest