Des Jeux Olympiques des métiers, mais où tous les candidats sont des personnes handicapées.Voila ce que sont, en résumé, les Internationaux Abilympics qui se déroulent demain et samedi au Parc des Expos de Bordeaux. Une compétition-événement, puisque c’est la première fois que la France accueille ce rendez-vous qui fête sa 9e édition.

 Concept né au Japon, les Abilympics (de l’anglais “Abilities”, capacités) se sont jusqu’ici surtout déroulés en Asie, où ils rencontrent un grand succès et attirent un public fourni et enthousiaste. Pour achever de se mondialiser ils changent de continent, mais leur dimension internationale est déjà réelle, avec 35 pays représentés cette année. Au delà de l’aspect performance, les Abilympics ont pour ambition de valoriser les compétences des professionnels handicapés en vue de favoriser leur insertion. D’ailleurs, ils se déroulent en même temps et au même endroit que les finales régionales des Olympiades des Métiers, leur équivalent pour les “valides”.

« Une personne, un talent, un métier »

Mais les Abilympics ne perdent pas de vue leur objectif : favoriser l’insertion dans l’emploi des personnes handicapées en faisant changer le regard que la société, et particulièrement les employeurs, portent sur eux. Car le rendez-vous met avant tout en avant des compétences. En marge de la compétition, des tables rondes thématiques seront donc organisées, qui mettront l’accent sur le témoignage d’entreprises qui ont une démarche avancée en la matière. Et un espace sera consacré à l’emploi et à l’orientation.?Enfin, le rendez-vous se veut aussi largement festif, notamment lors des cérémonies d’ouverture et de clôture. Ce soir, pour l’ouverture, le show sera assuré par Viktoria Modesta, une pop star et mannequin anglo-lettone qui a fait de sa prothèse de jambe un accessoire à part entière de son show scénique.

Des champions sous pression  
Les Girondins sont bien représentés dans la délégation française de 60 champions. Wilfried, Peggy, Sophie... Tous tenteront de décrocher au moins le podium, et tant qu’à faire le titre !
Parmi ces locaux de l’étape, il y a le bordelais Frank Greveldinger. Paralysé suite à un accident de ski, il n’en a pas moins repris son métier de joailler chez son précédent employeur, avant d’ouvrir sa propre boutique-atelier rue des Ayres, en centre-ville. Dans un entretien récent accordé à “Sud Ouest”, il insiste sur l’importance de ne pas détourner les jeunes handicapés des métiers manuels, car ces derniers leur restent malgré tout accessibles. Pour la compétition, il devra créer une broche à partir d’un matériau brut. Arrivé 4e aux Abilympics de Séoul en 2011, il dit ressentir la même pression que son apprentie pour son CAP !

Les abilympics en chiffres :

60000 visiteurs. Comme les Olympiades des Métiers, les Abilympics sont ouverts au grand public. 60000 visiteurs sont attendus d’ici samedi soir, et il ne faut pas hésiter à aller assister aux compétitions, qui se déroulent souvent dans une chaude ambiance.  
49  épreuves. Les compétitions couronneront les vainqueurs au terme de 49 épreuves dans les domaines les plus variés : mécanique, informatique, cuisine, photo, dessin industriel...   
35 pays. 600 champions seront en compétition, venus de 35 pays différents. La délégation française est composée de 60 personnes.
500 bénévoles. Il faut du monde pour assurer l’accueil, la logistique et l’organisation. 500 personnes sont mobilisées autour de la manifestation.
2 cérémonies. Les cérémonies d’ouverture ce soir (avec défilé et drapeaux, comme il se doit) et celle de clôture samedi (avec remise des trophées et feu d’artifice), seront communes avec les Olympiades des Métiers. Et ouvertes à tous. •

Photo : Des membres de l’équipe Abilympics se sont retrouvés pour un Haka au miroir d’eau © Guillaume Bonnaud / Sud Ouest