Depuis 2012, l’association Transfer mène sur la rive droite de l’agglo un projet baptisé D2C qui donne des résultats probants en matière d’emploi des publics dits “prioritaires” (chômeurs de longue durée, sans diplômes, bénéficiaires du RSA...).

Financé par le Conseil Départemental de la Gironde et le Fonds Social Européen, D2C a depuis été étendu à d’autres territoires girondins : le Sud Gironde, le créonnais et, plus récemment, le secteur des Graves au sud de l’agglo bordelaise.

Accompagner les PME et TPE
Le fonctionnement de D2C est particulier car il s’appuie, pour chaque territoire, sur une petite équipe (trois à quatre personnes) avec une double mission. D’une part accompagner les PME et TPE dans la gestion de leurs ressources humaines, et d’autre part accompagner les publics en difficulté vers l’emploi. Des services complémentaires mais rarement associés.
D2C propose donc à ces petites entreprises de les accompagner dans leur projet de recrutement en leur apportant une approche professionnelle des ressources humaines qui leur fait souvent défaut. « Cela fait souvent émerger plein d’autres préoccupations, et c’est en fait une aide à leur projet de développement et de pérennisation que nous leur apportons », explique Olivier Foschia, qui pilote le dispositif D2C à Transfer. Dans ce contexte, les intervenants nouent un lien qui leur donne plus de marges de manoeuvre pour orienter le recrutement vers des candidats que l’employeur n’aurait jamais imaginé retenir.

Recrutement moins restrictif
« Quand il veut recruter, un employeur a souvent déjà en tête un profil attendu de candidat. Nous lui proposons de se baser plutôt sur la définition de l’activité qui sera confiée et sur la façon dont ce nouveau collaborateur sera intégré dans le fonctionnement de l’entreprise, poursuit Olivier Foschia. En général, cela élargit le champ des possibles en réduisant l’importance des critères d’expérience ou de diplôme, qui ne sont souvent là que pour nous rassurer.» Parallèlement, un travail est mené avec les demandeurs d’emploi (via les interlocuteurs habituels comme Pole Emploi ou les missions locales), auxquels les postes sont présentés sous l’angle de la description de l’activité réelle plutôt que sur des fiches de poste classiques. « La mise en relation se fait sans CV pour éviter les jugements un peu hâtifs, et il n’y a pas d’entretien d’embauche classique. L’employeur présente le poste et l’équipe. Les candidats ne sont pas mis en situation de concurrence.»
Les résultats de ce service, gratuit pour les demandeurs d’emploi et pour les entreprises, satisfont le Département, qui finance le dispositif à 50%. « Nous sommes là au coeur de notre mission de solidarité, telle que définie par la loi NOTRE, et au coeur de l’ADN du département de la Gironde, qui ne veut pas de territoire à deux vitesses», souligne le vice-président chargé du développement économique Bernard Castagnet.
Evidemment, comme sur les procédures classiques, la pérénité du recrutement n’est pas garantie. Mais en 2015, D2C a accompagné 367 entreprises girondines (dont 177 ont reçu des candidats via l’association) et 53% des personnes accompagnées en 2015 étaient à l’issue en situation d’emploi. « Nous sommes assez fiers de ces chiffres, compte tenu des publics accompagnés, se félicite Olivier Foschia. Nous sommes aussi fiers d’entendre des chefs d’entreprise dire bien volontiers que seuls ils n’auraient jamais recruté les personnes que nous leur avons présentées.» • SL

Photo d'illustration G. Bonnaud / Sud Ouest