La SNCF appelle ça une « opération coup de poing.» Du mardi 3 mai 22h au dimanche 8 mai à 13h, les trains ne pourront pas transiter normalement par la gare Saint-Jean. Et comme il n’existe pas d’itinéraire bis sur cet axe majeur reliant l’Europe du nord à la péninsule ibérique, l’événement est tout sauf anodin.

Faire sauter le bouchon
Cela n’est pas le premier «coup de poing» de ce type que vivra la gare Saint-Jean. Plusieurs opérations semblables ont déjà été menées ces dernières années, toujours pendant le week-end de l’Ascension, dans le cadre des gros travaux menés par SNCF Réseau (ex-RFF) pour faire « sauter le bouchon de Bordeaux », ce goulet d’étranglement que constitue l’entrée dans l’agglo bordelaise et le passage de la Garonne avant d’arriver en gare Saint-Jean. Deux voies cela n’était pas assez, surtout avec la LGV en ligne de mire. Depuis 2005, la suppression du bouchon ferroviaire consiste donc à construire deux voies de plus jusqu’à Cenon, sur environ 5km, pour augmenter la capacité de la ligne. Le chantier touche à sa fin, mais la mise en service définitive de cette nouvelle infrastructure nécessite une suspension totale de la circulation des trains.

Jusqu’à 111 heures de coupure
Pendant cinq jours, ce sont 300 agents qui seront mobilisés pour des interventions en continu, nuit et jour. Le gros des travaux se situera à Cenon, où il faut raccorder les deux nouvelles voies à la ligne Nantes - Bordeaux. Les agents devront déposer quatre aiguillages, terrasser la zone, poser du ballast et deux tronçons de voies neufs. Il faudra mettre en place la signalisation et procéder à tous les tests de sécurité. Un marathon sous pression :
faire en sorte que les trains circulent à nouveau le dimanche après-midi pour les retours du week-end de l’Ascension.

Des bus de substitution
Pendant ce laps de temps, les trains seront certes mis à l’arrêt mais le service de transport continuera à être rendu. Ce sont des bus qui transporteront les voyageurs entre les cinq gares de « transbordement » définies autour de Bordeaux : Libourne, Saint-Mariens, Langon, Dax et Arcachon. Toutes les lignes ne connaîtront pas la même amplitude d’interruption. Les lignes Bordeaux Mont-de-Marsan ou Bordeaux Marseille, par exemple, ne seront coupées que du 7 mai 13h au 8 mai 9h. mais pour Bordeaux - Paris il faudra compter 84h de coupure du 5 au 8 mai, et pour Bordeaux Nantes 111 heures d’interruption du 3 au 8 mai.
Au total, ce sont 253 autocars qui seront utilisés pour se substituer aux trains et un dispositif spécial d’accueil et d’orientation des voyageurs mobilisera 300 personnes dans les gares. Au final, tous les voyages seront donc assurés, mais avec un peu plus de transferts et une durée de trajet forcément allongée. En revanche inutile de rêver : cela ne devrait pas se répercuter sur le prix des billets des usagers. Il n’y a pas de «ristourne travaux» prévue pour ce week-end là.• SL
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Photo : © Quentin Salinier / Sud Ouest