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Vignoble bordelais : Les pesticides bientôt hors jeu ? PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 26 Avril 2016 06:00

Gros rebondissement dans l’“affaire” des pesticides dans les vins girondins : le président du puissant CIVB a évoqué hier pour la première fois une sortie de l’usage de ces produits. De la part de tous les observateurs présents lors de l’assemblée générale du Conseil interprofessionnelle du vin de Bordeaux, le moment était historique : « Oui, les vins de Bordeaux ont pour objectif la diminution forte voire la sortie de l’usage des pesticides », a déclaré son président Bernard Farges.

 

Tremblement de terre dans les terroirs girondins. Car, jusqu’à présent, l’interprofession la plus puissante de l’Hexagone s’en tenait à une ligne de défense... minimaliste. « On ne traite pas par plaisir mais par besoin », réagissait le président après la diffusion de « Cash Investigation » qui pointait du doigt l’usage massif de produits phytosanitaires par la viticulture conventionnelle (20% des pesticides utilisés en France).

Face aux contraintes imposées par le nouvel arrêté préfectoral restreignant leur usage à proximité de plus de sites sensibles (notre édition d’hier), Bernard Farges se bornait à parler de « mesures relevant du bon sens » dans les colonnes de « Sud Ouest ». Jamais une telle remise en question de l’emploi de ces produits n’avait été à l’ordre du jour au sein de la profession. L’émoi provoqué dans le grand public, tant par le reportage de France 2 que par les malaises survenus dans des écoles girondines, n’y est sans doute pas étranger, la mobilisation d’associations et d’élus non plus.

Mais, plus sûrement, ce virage serré est à mettre aussi sur le compte de la dégradation de l’image de vins de Bordeaux à l’international que pourraient entraîner ces polémiques à répétition. La filière planche depuis longtemps sur des usages modérés (pulvérisation ou viticulture de précision, cépages résistants...). Bernard Farges a prévenu : « Cet objectif ne sera pas atteint en quelques semaines, ni avec des mesures simples. » Mais le cap est fixé.•

Photo : 20% des pesticides utilisés en France passent dans la viticulture © archives Sud Ouest

 

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