On n’y est pas encore, certes, mais la dimension de l’événement est telle qu’à plus d’un mois et demi de son coup d’envoi, l’Euro 2016 occupe déjà pas mal de conversations du fait de l’organisation colossale qu’il implique, des sommes en jeu et des questions de sécurité qui l’accompagnent. à Bordeaux, on en sait plus sur le dispositif, le programme sportif et les animations.

Du 10 juin au 10 juillet, le stade Matmut accueillera cinq matchs, et la fan-zone des Quinconces verra défiler 700 000 personnes.

Animations. Épicentre de l’événement dans la ville, la fan-zone permettra évidemment de voir toutes les rencontres sur grand écran, mais sera aussi le lieu de rassemblement des supporters et fans de foot en dehors des temps de match. Pour l’animer, on peut compter sur les nombreux sponsors officiels de la compétition, mais pas seulement : Bordeaux Métropole a lancé il y a plusieurs mois un appel à projets en direction des associations locales, et dégagé 500 000€ pour financer les propositions jugées les plus intéressantes. Il y aura donc 85 événements et animations organisés pendant le mois de la compétition, dans des styles très divers : du hip hop, des matchs de foot de robots, des courts-métrages portraits de femmes sportives bordelaises...

Billetterie sociale. Sur les 210 000 places disponibles pour les cinq matchs programmés à Bordeaux, 2 000 ont été mises à disposition de la Métropole par l’UEFA, afin qu’elles soient offertes à des jeunes (8-16 ans) via des associations de prévention, d’aide aux enfants malades, des centres sociaux, le centre départemental de l’enfance...

Fan zone. La fan-zone, dont nous avons déjà eu l’occasion de présenter le plan (notre édition du 14 avril), sera ouverte tous les jours sauf le 4 juillet, selon une organisation qui dépendra de l’affluence. Jusqu’à 10 000 personnes, seule la première partie – celle avec les restaurants, les animations et un grand écran – sera ouverte. Au-delà, la zone de retransmission sur écran géant, capable d’accueillir 50 000 personnes, prendra le relais.

Héritage. C’est le joli terme employé pour évoquer la trace (positive) que doit laisser sur le territoire le fait d’avoir organisé l’Euro 2016. Outre les retombées économiques espérées, l’UEFA versera 2 M€ à la Métropole pour financer des équipements sportifs de proximité. Charge à elle de répartir la somme entre ses villes et leurs projets. Bordeaux est retenu d’office : le stade Galin y sera équipé d’une nouvelle pelouse, synthétique. 16 autres villes de l’agglo ont déposé des projets, un jury fera le tri cette semaine. Les heureux gagnants recevront une aide financière dont le maximum est fixé à 100 000€.
Sécurité. C’est bien sûr un sujet majeur dans le contexte post-attentats, mais c’est aussi un enjeu économique délicat pour les villes hôtes de la compétition. Le dispositif prévoit que la fan zone sera équipée de caméras de surveillance et que chaque visiteur fera l’objet d’une palpation et passera sous un portique. Autour du stade, deux niveaux de contrôle seront mis en place : à 500 m du stade puis à son entrée. Ces mesures sont plus importantes que ce qui avait été prévu – et chiffré – à l’origine, avant les attentats. L’enjeu pour les villes hôtes est donc maintenant de ne pas se retrouver seules à mettre la main à la poche pour financer le surcoût (il est estimé à 1 M€ pour Bordeaux). Président du comité des villes hôtes, Alain Juppé est en première ligne pour mettre la pression sur l’État – qui finance déjà 80% du coût des caméras et à qui les villes réclament 6 M€ de plus que l’enveloppe prévue – et sur l’UEFA, sollicitée pour une rallonge de 4M€. Cette dernière doit donner une réponse ce mercredi.

Transports et accès. On sait que la question de l’accès au stade n’est déjà pas évidente pour les matchs à grosse affluence habituels, alors pour l’Euro... Toutes les instances concernées par le sujet ont évidemment travaillé la question, et voici les grandes lignes du dispositif retenu. Elles intéresseront aussi ceux qui n’ont pas l’intention de se rendre au stade, afin d’anticiper les conséquences sur la circulation. Les soirs de match, la circulation sera interdite dans un rayon d’un kilomètre autour du stade. Il faudra donc finir son chemin en tram (C toutes les 3 minutes) ou prendre la navette gratuite qui partira de la Cité du Vin (toutes les 1’30). Pour rejoindre cette dernière, on pourra suivre une “fan walk” balisée depuis les Quinconces, ou se garer rive droite dans un parking installé rue des Vivants et traverser le pont Chaban à pied (il sera fermé dans le sens rive droite-rive gauche). Outre les navettes, le trafic des trams et bus sera renforcé et prolongé jusqu’à 2h du matin certains soirs.•