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Denise Epoté : Les diasporas ? "Un atout !" PDF Imprimer Envoyer
Vendredi, 29 Avril 2016 06:17

 

DeniseEpote-TV5MondeAujourd’hui et demain, Bordeaux accueille les Journées nationales des diasporas africaines. Trois questions à la marraine de cette 4e édition, la Franco-Camerounaise Denise Epoté, directrice Afrique de TV5 Monde.


Avez-vous réfléchi longtemps avant d’accepter d’être la marraine de cette 4e édition ?
Non, au contraire, c’est un honneur qui ne se refuse pas ! Si on m’a sollicitée, c’est notamment suite aux Journées précédentes, où j’étais appelée en tant que grand témoin. Mon propos portait sur les évolutions majeures qu’a connues le continent africain au cours des 10 dernières années, et en particulier sur la place et le rôle des femmes africaines. Or, malgré leur travail et leur engagement majeurs, celles-ci ne sont pas toujours reconnues dans les statistiques, ou bien les hommes ne leur concèdent pas la place qui devrait leur revenir. Mon intervention avait beaucoup fait réagir le public, et je crois que ça a servi d’aiguillon pour qu’une journée entière soit consacrée à la femme cette année.

N’êtes-vous pas une exception, finalement ? J’entends par là, les femmes issues des diasporas africaines ne sont-elles pas rares à des postes-clés dans la société française ?
Non, je ne crois pas – dans les médias, je suis peut-être la seule Africaine responsable dans une grande chaîne internationale mais ce n’est pas vrai partout, loin de là. Là où vous avez raison, c’est qu’elles ne sont sans doute pas toujours assez visibles… Mais pas parce qu’elles sont issues d’une diaspora, elles ne sont pas visibles parce que la France a un problème avec la représentation féminine en général. Regardez la scène politique : combien de femmes émergent ? De ce point de vue-là, l’Afrique aurait quelques leçons à donner à la France. Au Rwanda, par exemple, il y a parmi les parlementaires… 63% de femmes ! Et le Sénégal a eu trois femmes Premier ministre en 10 ans – ici, la dernière et la seule fut Édith Cresson [en 1991-1992, ndlr]…

Sur un plan plus général, en quoi ces Journées sont-elles importantes ?
Ce qui prime, c’est le fait de mettre en réseau toutes ces diasporas, qui partagent les mêmes problématiques. En premier lieu, la question fondamentale de la double nationalité, que de nombreux pays ne reconnaissent pas encore. Comme si, une fois parti, on n’existait plus dans son pays d’origine ! Moi, je suis une Camerounaise devenue Française par mariage et c’est comme si j’avais deux ADN : je me sens aussi Française qu’une Française de souche, mais je ne peux pas être insensible à ce qui se passe dans mon pays d’origine ! Je peux à la fois apporter mon regard, différent, à la France, et aussi juger la situation du Cameroun avec plus de recul. Ces pays se privent d’un sérieux atout, d’une vraie richesse. Les grandes entreprises l’ont bien compris en plaçant des binationaux à la tête de leurs filiales, cumulant ainsi un regard occidental et une approche locale. Et puis il y a ceux qui n’ont pas compris le poids économique énorme des diasporas. Un seul exemple : au Mali, le montant des transferts est 10 fois supérieur à celui des aides publiques au développement ! Sur toutes ces problématiques et bien d’autres, ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a que des avantages à développer des réseaux. •
Recueilli par Sébastien Le Jeune
Dès 9h à l’Hôtel de ville.

Photo : TV5 Monde

 

 

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