C’est parti pour une semaine de grandes manœuvres en gare Saint-Jean. Depuis hier soir 22h, l’opération « coup de poing » menée par la SNCF dans le cadre du chantier géant de suppression du bouchon ferroviaire a commencé. Explications.

Pourquoi la coupure ?

Le « bouchon ferroviaire de Bordeaux » est célèbre depuis des décennies dans le monde du transport. Il résulte du fait que pour arriver en gare Saint-Jean par le nord, il n’y a pas 36 possibilités. Il faut franchir la Garonne par le pont ferroviaire, que l’on vienne de Paris, Nantes, La Rochelle ou Libourne. Un goulet d’étranglement qui transitait auparavant par l’étroite passerelle Eiffel et forçait les trains à ralentir pour organiser leur passage. La suppression de ce goulet s’est faite en plusieurs phases, sur plusieurs années : la passerelle a été remplacée par un pont plus large, des voies supplémentaires ont été construites sur la rive droite au niveau de Cenon, de sorte que les trains arrivant de Nantes et ceux provenant de Paris n’auront plus à se rejoindre, ils pourront utiliser chacun leurs voies jusqu’à l’arrivée en gare. Tout est prêt, il ne manque plus qu’à raccorder. Pour cela, il faut couper toute la circulation, changer les caténaires, les branchements, et tester que tout fonctionne. C’est ce qui sera fait en ce week-end de l’Ascension, par environ 300 personnes mobilisées sur le chantier de jour comme de nuit. 

Quel impact ? 

Toutes les lignes transitant par la gare Saint-Jean vont être interrompues, pour des durées plus ou moins longues. C’est la ligne Bordeaux-Nantes (via Sainte et la Rochelle) qui paye le plus lourd tribut : elle est coupée depuis hier soir 22h jusqu’à dimanche13h. 

La ligne Bordeaux-Libourne-Périgueux-Angoulême-Paris Montparnasse sera coupée à partir de cette nuit (1h du matin) jusqu’à dimanche 13h. Bordeaux-Toulouse-Marseille sera interrompue samedi à 13h, tout comme les lignes vers Tarbes, Hendaye, Mont-de-Marsan, Le Verdon et Arcachon, qui reprendront toutes dès dimanche matin 9h. Objectif : que tout le réseau soit rétabli pour les retours de fin de week-end de l’Ascension. 

Quelles solutions ?

Si la circulation des trains va s’interrompre progressivement, celle des voyageurs va évidemment se poursuivre. La SNCF a mobilisé 250 autocars qui prendront les voyageurs en charge dans des gares de transbordement de part et d’autre de Bordeaux : Libourne, Saint-Mariens, Langon, Dax, Arcachon. De nombreux “gilets rouges” sont bien sûr déployés pour orienter les voyageurs. 

Et après ?

Si tout se passe comme prévu, la circulation reviendra à la normale dès la fin du week-end. Le bouchon de Bordeaux aura alors officiellement sauté et la SNCF prévoit une fête pour célébrer l’événement. Dès le mercredi 11 mai, les dessous de l’Estacade, construite à Cenon pour supporter les nouvelles voies, accueilleront une œuvre visuelle et sonore, baptisée “Pulse” et réalisée par 1024 Architecture (à qui l’on doit déjà le “Vortex” de Darwin, notamment). Imaginé spécifiquement, ce dispositif in-situ joue avec la linéarité de l’ouvrage d’art (256m de long). Il sera visible pour le grand public mercredi 11 et jeudi 12 à 21h30, puis vendredi 13 mai à 21h00, dans le cadre d’une soirée guinguette électro, avec DJ sets. • 

Photo : La circulation des trains par Bordeaux va être interrompue sur toutes les lignes progressivement (© archives fabien cottereau / SUD OUEST ). Ensuite, c'est dans le “Tube” de l’estacade qui soutient les nouvelles voies à Cenon, qu’une fête sera organisée vendredi 13 mai. L’oeuvre sonore et visuelle Pulse y sera visible dès mercredi (© Christophe Goussard)