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Entretien avec Sylvie Testud, marraine du festival Cinopsy's PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 26 Mai 2016 06:05

Demain, démarre la 1re édition du festival Cinopsy’s, premier du genre à mêler le monde des psys à celui du cinéma. À l’affiche, des films, des rencontres, des débats à l’UGC, des petits déjeuners avec des praticiens dans les cafés… et une marraine de choix, Sylvie Testud. Entretien.

 

 

En regardant bien votre filmographie, on peut noter que vous avez été parricide dans « Les Blessures assassines », cleptomane dans « Filles uniques », schizophrène dans « Dédale », une juge à la limite du harcèlement tout récemment dans « Au plus près du soleil »… Ça paraît presque logique qu’on ait fait appel à vous pour être la marraine de ce festival…

(Rires) C’est vrai, ça, c’est drôle ! C’est la première fois qu’on me présente la chose comme ça – c’est hyper-bien, je vais le mettre dans mon livre, c’est sûr ! Heureusement que je n’ai pas fait que ça mais c’est vrai qu’après « Blessures assassines » en particulier [le film lui avait valu le César du Meilleur espoir féminin en 2001, ndlr], j’en ai refusé plein, j’aurais pu faire toute la palette. Mais ces rôles sont intéressants en ce sens qu’au cinéma, on a le droit d’avoir des défauts. Au contraire, ce qui est une faiblesse qu’on enfouit dans la vie de tous les jours donne de la force à un personnage, devient une source d’émotion. Et ça me va bien, en ce qui me concerne. Je pense qu’il y a des gens qui mettent de côté leurs troubles, d’autres qui marchent avec. Moi, je ne suis pas complètement dingue, mais j’ai des casseroles, oui, mais avec l’énergie de les trimballer…

Le cinéma n’a-t-il pas tendance à être parfois trop caricatural ?

Non, enfin, dans le cas de bons films, je ne crois pas. En préparant un rôle, on passe son temps à se pencher sur la psychologie du personnage – parfois de la mauvaise psy peut-être, mais pas toujours, heureusement. Quand on tient une bonne histoire, c’est souvent très pertinent de montrer comment ses sentiments et ses troubles se confrontent à ceux des autres – on n’est rien tout seul, en fait. C’est pour ça que je pense que ce festival peut être hyper-intéressant. Que ce soit l’univers des psys qui est un peu trouble pour tout le monde je crois, et celui de la construction d’un film, d’un scénario, assez opaque pour bien des gens, ça devrait être intéressant de faire dialoguer les deux.

Vous avez une fois endossé le rôle d’une psy dans le show télé « Fais pas ci, fais pas ça », mais avez-vous déjà consulté un psy pour préparer un rôle ?

Ah oui, c’est vrai ! Ce rôle de la psy qui propose ses méthodes drastiques complètement infaisables à un couple qui va mal, c’était drôle, ça !
Pour répondre à votre question, non, je n’ai jamais vu de psy. Comme je le disais, on se plonge dans la psyché du personnage, oui. Mais quand l’explication précède l’acte, on risque d’être trop démonstratif, trop lisible ensuite dans son jeu. Le comédien est chargé de s’amnésier de ce qui va se passer après : il doit vivre, être au même endroit que son personnage à l’instant T…• 
 Recueilli par S. Le Jeune

Dès demain et jusqu’à dimanche. www.cinopsys.com Et dès ce soir, conférence-rencontre en prélude chez Mollat sur « La psychothérapie aujourd’hui » (18h, entrée libre).

 

Photo : Sylvie Testud, marraine du festival, sera présente pour l’ouverture © Bac Films

 

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