Après 70 ans de bons et loyaux services, l’ancien croiseur de la Marine nationale revient dans le port de Bassens pour sa fin de vie. Un démantèlement qu’il attendait depuis bientôt neuf ans...

et le retard pris dans le désossage d’un autre navire dans le port de Bassens, le fameux navire-école « Jeanne-d’Arc », n’aura été que l’énième épisode d’un long feuilleton qui touche enfin à sa fin.

Mis en chantier à l’arsenal de Brest en 1954, mis à flot en 1956 et basé à l’origine à Toulon, le « Colbert » a servi de bâtiment amiral de la flotte de l’Escadre de Méditerranée entre 1964 et 1969, à l’époque où il était à la pointe de la modernité. C’est à son bord que le général de Gaulle a embarqué à destination de la Belle Province pour y lancer son fameux « Vive le Québec libre » en 1967. Spécialisé dans la lutte antiaérienne, le navire pouvait aussi servir à projeter jusqu’à 2 400 hommes sur les théâtres d’opération. Mais sa seule mission de guerre, il l’a effectuée pendant la guerre du Golfe, en 1991, dans le cadre de l’opération “Salamandre”.

14 ans un emblème de Bordeaux
Mais si les Bordelais le connaissent bien, c’est surtout parce qu’il a stationné 14 ans amarré au quai des Chartrons, où il a servi de musée, de salle d’exposition et de restaurant flottant, de 1993 à 2007.

Cette fois, après neuf ans passés à rouiller au Cimetière des navires de Landévennec près de Brest, son retour sur la Garonne est synonyme pour lui de fin de vie. Ses quelque 10 000 tonnes (pour 181 m de long et 20 m de large) vont être patiemment désamiantées et dépolluées à flot, puis démantelées en cale sèche par deux filiales de Veolia dans . Les restes de ferraille seront recyclés par des aciéries situées dans le Pays basque. L’ensemble des opérations devrait durer 14 mois. •

Photo : Deux remorqueurs encadraient hier le « Colbert », encore relativement fringant vu de loin, nettement moins dans le détail... © / Sud Ouest