Le centre Commercial Mériadeck a lancé samedi la troisième édition de son rendez-vous estival d’animations : Mériadeck Plage. Un moment fort dans la vie d’un centre commercial en pleine mutation. 

Sable, transats et shopping...

Depuis 2014 en effet, sous l’impulsion de la nouvelle directrice Eléonore Baloud, la galerie commerçante de centre-ville organise ce rendez-vous d’animations gratuites. Pendant deux semaines, les transats s’installent sur l’esplanade Charles-de-Gaulle, près de la fontaine enfin remise en eau, et s’offrent aux passants. On peut s’y installer pour cinq minutes ou une heure, se plonger dans un ouvrage pioché dans une boîte à lire (proposée avec la bibliothèque Mériadeck), jouer au ping-pong, au mölkky ou aux raquettes, faire du trampoline (samedi 25, dimanche 26 et samedi 2 juillet) ou s’initier à des activités diverses (en lien avec des associations locales). 

Dans le centre commercial lui-même, un bac à sable est installé au deuxième étage pour les petits, des ateliers créatifs pour les enfants ou beauté pour les mamans sont proposés gratuitement. Un gros programme, qui crée du lien avec les clients et qui ancre le centre commercial dans son quartier en relevant en plus le challenge de rendre l’esplanade de Mériadeck un peu plus chaleureuse qu’elle ne l’est naturellement. 

Boutiques éphémères

Ceux qui en profiteront pour faire aussi du shopping verront que quelques nouveautés ont fait leur apparition dans la galerie commerciale. En particulier l’ouverture au rez-de-chaussée d’un magasin éphémère de créateurs qui détonne dans un environnement commercial où dominent les chaînes et les franchises. 

Cette boutique accueille en permanence une dizaine de créateurs qui se partagent l’espace. Ils seront en tout une petite quarantaine à y présenter leurs objets, dessins, bijoux ou meubles, puisque la boutique restera ouverte jusqu’à la fin d’année. C’est une jeune société baptisée Tsubasa qui a proposé le concept à la direction du centre, qui l’a accepté. « L’idée est d’apporter une offre commerciale différente, explique Eléonore Baloud. Certes il est très important pour nous d’avoir des enseignes connues qui servent de repères, avec des prix attractifs. Mais nous voulons aussi apporter des aspérités, surprendre notre clientèle. » 

D’autres magasins éphémères ouvriront leurs portes dans la galerie avant la rentrée : une enseigne qui proposera de la déco et de l’habillement (Cachemire), une autre de la literie (enseigne Relaxation des Hautes-Vosges). 

En transition

Il faut dire que de la place s’est libérée à Mériadeck. Plusieurs départs ont été enregistrés ces derniers mois, des rideaux sont restés baissés, ce qui n’est jamais très bon pour un centre commercial. Désaffection ? Transition, répond plutôt la directrice. Mériadeck a en effet été racheté fin 2014 par la foncière néerlandaise Wereldhave à l’ancien propriétaire Unibail Rodamco. Avec la volonté de faire évoluer sans doute la stratégie commerciale globale, ce qui prend un peu de temps. 

À Mériadeck, on préfère donc temporiser avant de signer de nouveaux engagements. Mais la stratégie de long terme se dessine : « Nous voulons redensifier notre offre mode en installant des enseignes nouvelles, et compléter notre offre en restauration qui correspond à une réelle demande. 15 000 actifs travaillent autour du centre commercial, il faut leur proposer plus de choix pour le déjeuner. » Bagel Corner a déjà ouvert ses portes au printemps, d’autres suivront.

Le centre commercial cherche aussi à développer son offre de services à la clientèle, tout en collant aux tendances et aux nouveaux modes de consommation. Après le wifi gratuit, les bornes de recharge des téléphones portables, il vient par exemple d’ouvrir un service de livraison Amazon Locker : des casiers où les clients du site internet peuvent venir retirer leurs achats.

Les passages sont en stand-by 

Si le centre commercial est en train de repositionner sa stratégie commerciale, il doit mener une réflexion encore plus profonde pour Les Passages, son prolongement situé de l’autre côté de la rue du Château d’eau. Toutes les boutiques ont quitté les lieux, à l’exception de la salle de sport et du Picard, qui ont leur clientèle propre et vivent leur vie. « La stratégie visant à y créer un mini centre commercial s’est avérée infructueuse, constate Eléonore Baloud. Nous cherchons désormais deux ou trois enseignes intéressées par des surfaces plus grandes. » Déco, sport ? Rien n’est encore signé. « On est sur un projet de plus long terme. » En attendant, la directrice réfléchit aux moyens d’animer un peu ce qui n’est plus guère qu’un couloir vide. • 

Sophie Lemaire