C’est ce lundi matin, à 4h30, que doit avoir lieu la réunion des syndicalistes impliqués dans le mouvement des éboueurs et agents de propreté de Bordeaux-Métropole. Dans la matinée, on devrait donc savoir si les agents poursuivent leur action pour la septième journée consécutive.

Pas gagné, au vu des derniers rebondissements d’un bras de fer engagé depuis mardi dernier. mais les syndicats sont de plus en plus remontés contre la Métropole, son président Alain Juppé et son vice-président en charge du dossier Alain David, le maire de Cenon. Au départ, les revendications portent sur les conditions de la mutualisation des services dans le cadre de la métropolisation, au premier chef la prise en charge de l’augmentation de la mutuelle complémentaire des salariés (notre édition du 23 juin).

« De l’huile sur le feu »
Présents à l’hôtel de Métropole avant la séance de conseil de vendredi, 200 manifestants, espérant être reçus par le président, ont distribué des tracts aux élus et fait assez entendre leur voix pour gêner les délibérations du Conseil... Jusqu’à réussir à s’inviter dans la salle et provoquer son interruption par le maire de Bordeaux. Mais celui-ci n’a pas reçu de délégation de grévistes. Il a préféré improviser une conférence de presse où il a repris le message de fermeté en vigueur jusqu’ici : « Notre métropole a toujours été prête au dialogue mais pas sous la menace, a répété Alain Juppé. Nous avons également des contraintes budgétaires à respecter. Cette situation est d’autant plus scandaleuse pour l’image de la ville qu’elle se déroule au moment de l’Euro, de la Fête de la musique et de celle du vin. En 13 jours nous avons accueilli 280 000 personnes. »

De fait, les détritus et les nuisances qui vont avec – les odeurs tout particulièrement – exaspèrent de plus en plus les habitants et interloquent les touristes. Mais ces propos du président de la Métropole ont mis le feu aux poudres : « Ils ne sont pas faits pour apaiser la situation et jettent même plutôt de l’huile sur le feu, avertissait le délégué FO Raymond Léglise. » C’est après ces déclarations que la poursuite du mouvement a été décidée vendredi par les grévistes « très remontés ». Le seront-ils toujours à l’issue du week-end ? •

Photo : Les poubelles n’ont pas été collectés depuis mardi © L. Theillet / Sud Ouest