Hier matin, Alain Juppé a fait sa rentrée politique à domicile. Dans la peau du maître d’école, avec à sa gauche, les élus bordelais assis en rangs et à sa droite les élus de la métropole eux aussi en lignes, il a dressé le bilan de l’année écoulée puis annoncé les grandes lignes, sans grande surprise, des mois à venir.

Le maire et président de Bordeaux Métropole a d’entrée calmé le jeu face aux très nombreux journalistes. Pas question, dans son fief, de parler de la primaire au sein de son parti les Républicains. Tout juste a-t-il bien voulu répondre à une question sur son emploi du temps qui s’annonce très chargé dans les prochaines semaines. 

Le candidat des Républicains à l’élection présidentielle sera choisi le 27 novembre prochain. D’ici là, Alain Juppé fera la navette. « En 1995, j’ai bien été Premier Ministre pendant deux ans. Deux années pendant lesquelles nous n’avons pas été attentistes à Bordeaux. » Et de rappeler aussi son passage, pendant deux ans dans différents ministères de l’ère Sarkozy. Période pendant laquelle il a continué à diriger les conseils municipaux. Et qu’on ne le chipote pas sur le déplacement d’une date de conseil municipal. « Je suis là et je veux y rester ! », a-t-il lancé à l’assemblée, légèrement agacé quand on lui demande pourquoi il ne demande pas à Virginie Calmels de diriger l’assemblée quand il n’est pas là...

2017 : année de la mobilité

Côté annonces, le maire et président de la métropole n’a rien annoncé de fracassant. Les grandes lignes des mois à venir étaient déjà connues avant l’été. « La Métropole est en forme », a-t-il introduit. En bonne santé financière malgré la baisse des dotations de l’État, l’établissement public a subi de profondes mutations ces derniers mois.dans le cadre de la loi Maptam. La nouvelle administration compte aujourd’hui 5000 fonctionnaires contre 3000 il y a un an. Sur la base du volontariat, 15 communes avaient dit oui à la métropolisation début 2016. Huit autres rejoignent le mouvement début 2017.

Au 1^er janvier prochain, neuf structures municipales deviendront également métropolitaines: le stade Moga, le stade Matmut Atlantique, le stade nautique de Thouars et le prochain stade nautique de Mérignac et dans le domaine culturel, l’Opéra national de Bordeaux, la Cité du vin, le musée de la Création franche à Bègles ou encore Le Carré-Les Colonnes à Saint-Médard/Blanquefort. D’autres suivront. 

Ici et là, comme le révélaient nos confrères de « Sud Ouest » dans leur édition d’hier, des dents grincent autour de la métropolisation et notamment la construction du stade nautique avec un bassin de 50 mètres à Mérignac. « Cet équipement sera très utile au rayonnement de la métropole », a justifié Alain Juppé hier matin. 

Ces derniers mois, une autre loi, la loi Notre, a aussi modifié les rapports du Département et de la Métropole qui récupère le fonds social logement, l’aide aux jeunes, le tourisme ou encore la gestion des routes départementales.

2017 sera une année importante pour le maire et président de la métropole qui joue probablement son dernier combat au niveau national. Elle le sera aussi au plan local avec l’arrivée de la LGV en juillet prochain, la livraison de la nouvelle gare, le début des travaux du pont Jean-Jacques-Bosc, les premiers permis de construire à Brazza  sur la rive droite ou encore la poursuite de la mise à deux fois trois voies de la rocade. •

Laurie Bosdecher

Photo Guillaume Bonnaud