Se garer sans payer dans les rues de Bordeaux est presque devenu une exception. En cinq ans, le nombre de places payantes sur la voie publique a été multiplié par cinq sur le territoire bordelais. Et ce n’est pas terminé.

Début 2017, tout le secteur intraboulevards (à l’exception des boulevards) sera équipé d’horodateurs, à l’exception du nord des Chartrons, de deux triangles dans le quartier Saint-Genès et d’une partie de la Bastide. Ces deux derniers secteurs passeront au payant d’ici fin 2017. Au-delà des boulevards, la gratuité devrait perdurer. Mais peut-être pas partout. « Nous étudions la possibilité d’étendre le payant du côté de la cité administrative, de la barrière Saint-Médard et autour du CHU Pellegrin » confiait samedi dernier Jean-Louis David au journal « Sud Ouest » qui consacrait un dossier à ce sujet.

Plus d’abonnés que de places

L’adjoint au maire en charge de la vie urbaine et des questions de proximité voit de nombreuses vertus dans la mise en place du stationnement résident. « Nous voulons faire de Bordeaux une ville apaisée », dit-il. « Apaisée », pour lui, traduit plusieurs choses : inciter la population à changer ses habitudes en terme de mobilité, générer de la fluidité sur les places de stationnement pour un accès facilité aux commerces et au profit des visiteurs et alléger la circulation en ville donc diminuer la pollution de l’air. Dans tous les secteurs passés au payant, les riverains se garent plus facilement.

Les Bordelais peuvent depuis plusieurs années bénéficier d’un abonnement résident au prix de 15€ par mois. Le dispositif, au départ, a fait grincer quelques dents. Il rencontre un succès certain aujourd’hui. Au 1^er janvier 2017, la Ville de Bordeaux comptera 22 000 places de stationnement payant « pour 26 000 abonnements dont 1 500 professionnels », indique Nicolas Andreotti, directeur de la police municipale. Soit un taux d’occupation de 116% ! « L’expérience montre dans d’autres villes de France que le seuil à ne pas dépasser est de 120% sous peine de voir tout le dispositif s’effondrer », précise-t-il dans les colonnes du quotidien. L’option d’un deuxième abonnement par foyer est donc à proscrire.

3,5 millions d’euros de recettes

Depuis la rentrée, la municipalité bordelaise étudie d’autres options. Dans le secteur de la rue de la Croix-Blanche (sur le tracé du futur BHNS), les riverains, munis d’un carte résident, peuvent se garer devant leur garage. 

A compter du 1^er novembre, chaque abonnement sera transférable sur quatre voitures différentes. Pratique, par exemple, pour les grands-parents qui viennent garder ponctuellement les petits-enfants. Début 2017, les personnels qui apportent aide et soins à domicile devraient pouvoir bénéficier d’un abonnement professionnel. 

La situation reste quand même tendue. La municipalité cherche d’autres pistes comme ouvrir les parcs relais ou d’entreprises aux habitants la nuit.

Payer pour stationner fait toujours bondir au départ. Le dispositif n’est pas si lucratif qu’il n’y paraît. La Ville de Bordeaux consacrait jusqu’à présent 400 000€ par an au dispositif (horodateurs et signalétique). L’enveloppe est désormais abondée de 200 000€ de plus par la métropole chaque année. 

En 2008, le stationnement payant rapportait 1,5 million d’euros à la commune. Seul l’hyper-centre et certains secteurs tendus étaient alors équipés d’horodateurs. « Nous allons finir l’année 2016 à 7 millions d’euros, indique Jean-Louis David dans les colonnes de « Sud Ouest ». Soit un bénéfice net de 3,5 millions d’euros. » 47 ASVP (agents de surveillance de la voie publique) veillent au respect du dispositif sur le territoire bordelais.•

Photo: le secteur intraboulevards (sauf nord des Chartrons, Bastide et deux triangles à Saint-Genès) sera entièrement payant début 2017 ©Thierry David / Sud Ouest