Les membres de l’association Trans’cub ont passé les dernières semaines les yeux plongés dans le rapport d’activtiés 2015 de Keolis. Dans ce pavé de plusieurs centaines de pages, ces experts des chiffres ont décelé des éléments « bien moins flatteurs que le bilan publiquement présenté par le gestionnaire du réseau de transports en commun et Bordeaux Métropole ». 

Selon eux, les transports en commun coûteraient de plus en plus cher aux contribuables dans l’agglomération. La gestion du réseau affiche un déficit croissant d’année en année. « Entre 2009 et 2015, on est passé de 100 millions d’euros à 140 à la charge de la métropole donc indirectement des habitants », avance le président Jacques Dubos.

Trans’cub a aussi relevé dans les rapports d’activités de Keolis depuis 2009 que les objectifs de fréquentation sont loin d’être atteints. Certes, le nombre de voyageurs augmente chaque année mais en bien deça du rythme souhaité par le gestionnaire et Bordeaux Métropole.

Extensions « pas rentables »

Pour expliquer ce décrochage, l’association  pointe du doigt la « non-rentabilité » des extensions des lignes de tramway. En 2015, les trois lignes ont été prolongées à leurs extrémités de 14 kilomètres. Ces nouvelles portions ont coûté 450 millions d’euros. « Elles représentent 5% du trafic et ont engendré seulement un tiers de la progression de la fréquentation dans les tramways. Les deux tiers restants sont dûs à la mise en place du service partiel qui a augmenté le cadencement des rames en centre-ville. » 

Avec ses chiffres, les membres de l’association peuvent ajouter de l’eau à leur moulin. Hostiles à la ligne D du tramway et son projet d’extension vers Saint-Médard-en-Jalles, ils militent pour le bus à haut niveau de service entre la  gare Saint-Jean et Saint-Aubin-de-Médoc, bien moins cher à aménager. •

Laurie Bosdecher

Photo: Denis Teisseire et Jacques Dubos, membres de Trans’cub hier aux Quinconces © GUILLAUME BONNAUD / SUD OUEST