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Le président du Secours Catholique en Gironde tire la sonnette d'alarme PDF Imprimer Envoyer
Mardi, 22 Novembre 2016 06:00

Le Secours Catholique vient de sortir son enquête annuelle sur la pauvreté en France. Ce dossier est un baromètre attendu par les autorités chaque année. "La pauvreté ne faiblit pas en Gironde", dit Alain de Brugiere, président du Secours Catholique du département. En Gironde, l’assocation et ses 750 bénévoles accompagnent 23 750 personnes dans une quarantaine de lieux au quotidien. 

 

 Quel constat global tirez-vous de votre rapport annuel pour la Gironde ?

La pauvreté ne faiblit pas dans le département. Le nombre de familles en situation de précarité est en augmentation. De plus en plus de femmes seules avec enfants et de plus en plus d’étrangers frappent à notre porte. Ces situations de précarité sont particulièrement visibles en ville. On y rencontre aussi des personnes très isolées qui avant de demander de la nourriture cherchent avant tout une écoute. Elles sont dans une très grande fragilité. 

Pouvez-vous donner quelques chiffres sur l’évolution des publics que vous rencontrez ?

Nous recevons en Gironde plus de femmes qu’au niveau national. 15 % de notre public travaille, mais pas assez pour sortir de la précarité. Nous remarquons que 38 % des personnes que nous accompagnons ne touchent pas le RSA (revenu de solidarité active) alors qu’elles y ont droit. L’administration numérisée est très compliquée pour ces publics. Nos bénévoles doivent passer de plus en plus de temps pour les aider dans leurs démarches. Nous remarquons aussi dans notre département qu’il y a plus de demandes pour l’aide alimentaire qu’ailleurs.

Accueillez-vous plus de réfugiés ?

La Gironde n’est pas une porte d’entrée forte migratoire, mis à part pour les Sahraouis. Nous recevons en revanche de plus en plus de personnes sans statut, qui n’ont droit à rien, sinon à la santé et à la scolarité. 

Arrivez-vous à faire face à toutes les sollicitations ?

Pas partout. Nous avons une halte de jour rue Lafaurie-de-Monbadon à Bordeaux. Elle est normalement conçue pour 60 personnes. 130 à 140 visiteurs y passent actuellement par jour. Nous ne pouvons plus aider et accompagner ces publics comme nous devrions le faire. Si nous arrivons bien à gérer l’aide alimentaire grâce au soutien de nos partenaires comme la Banque alimentaire, le Pain de l’amitié ou les Restos du cœur, je ne peux pas en dire autant pour le logement. Nous travaillons avec quelques organismes mais nous nous retrouvons très souvent sans solution. Le CAIO et la Halte 33 n’arrivent plus à répondre à la demande cet automne. Il y a des gens dans la rue en ce moment à Bordeaux.

De quoi avez-vous le plus besoin ? 

De bénévoles. Nous aimerions que les questions de la grande pauvreté soient abordées au sein des débats politiques de la présidentielle. La dignité d’une société se mesure à la manière dont elle traite les plus démunis.

Recueilli par Laurie Bosdecher

Photo : Alain de Brugiere, président du Secours Catholique de la Gironde © ARCHIVES GUILLAUME BONNAUD / SUD OUEST

 

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