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Le harcèlement de rue : un acte banalisé à Bordeaux PDF Imprimer Envoyer
Vendredi, 25 Novembre 2016 06:00

Ce matin, trois sociologues, Laëtitia César-Franquet, Arnaud Alessandrin et Johanna Dagorn, remettent les résultats d’une enquête sur le harcèlement des femmes dans l’espace public aux élus de la métropole, de la Ville de Bordeaux et à Keolis qui gère le réseau de transports en commun dans l’agglomération. La date n’a pas été choisie au hasard. Le 25 novembre ne fête pas uniquement les Catherine. C’est la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes.

Entre février et août dernier, les trois chercheurs ont interrogé plus de 5 000 femmes de plus de 15 ans dans l’agglomération, par la voie de questionnaires, en groupe ou en entretien individuel en leur demandant si elles étaient victimes d’harcèlement dans leurs déplacements. Une première dans la métropole bordelaise.

Les cyclistes très exposées

« Le mot “harcèlement” pose problème. Quand on demande aux femmes si elles sont harcelées, presqu’aucune ne dit en faire l’objet, explique Laëtitia César-Franquet. En revanche si on leur demande si elles ont été victimes, au cours des douze derniers mois, de remarques sexistes, de propos injurieux, de regards insistants ou de gestes déplacés voire des attouchements, plus de 85% nous répondent oui.»

C’est à vélo que les femmes se font le plus harceler dans la métropole (51% des femmes cyclistes). C’est aussi le cas pour la moitié des piétonnes, vient ensuite le tram (46% des voyageuses) et les bus (32% des usagères). 

Circuler la nuit et être jeune multiplient les risques d’être harcelées. Les quartiers de la Victoire, Saint-Michel, la gare, la Porte de Bourgogne et la rive droite sont les lieux les plus souvent cités.

Stratégies d’évitement

« Malgré ces faits réels, beaucoup de femmes refusent de se dire en insécurité à Bordeaux. Quand cela leur arrive d’être harcelées, elles banalisent les faits et ont adopté des stratégies », avance la chercheuse. Ne pas répondre, mettre des écouteurs, ne pas rentrer seules sont devenus des habitudes pour certaines. Les trois chercheurs citent dans leur rapport plusieurs préconisations. Pour encourager les témoins à dénoncer les faits, ils suggèrent de créer une ligne téléphonique ou un numéro où laisser des sms pour signaler ce qu’ils ont vu et entendu. « On pourrait aussi créer des arrêts à la demande pour les femmes circulant en bus ou favoriser le covoiturage entre elles le soir », avance-t-elle. Avant cela, la première des priorités, selon elle, serait de sensibiliser le plus grand nombre à ce sujet. « Une campagne nationale existe. Utilisons-la.»

LB

Photo : Les jeunes femmes disent adopter des stratégies dans la rue, comme rester en groupe © ARCHIVES STEPHANE LARTIGUE / SUD OUEST

 

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