La métropole bordelaise n’est pas à une contradiction près. Ce dimanche, la journée sans voiture dans le centre-ville de Bordeaux a été annulée en raison du rush dans les magasins pour les fêtes de fin d’année. Vendredi, en conseil métropolitain, les élus ont voté des mesures pour réduire au contraire la place de la voiture dans l’agglomération.

A l’horizon 2020, la métropole envisage de faire passer la part modale du vélo à 15 %. Autant dire qu’il y a du pain sur la planche. 8 % des déplacements se font aujourd’hui à bicyclette dans l’agglomération (11 % à Bordeaux).

Un budget de 70 millions d’euros pour la période 2016-2020 a été voté vendredi pour le développement de ce mode de transport. Du jamais vu dans la métropole. La priorité sera de gommer les discontinuités cyclables afin de sécuriser les parcours. 9 millions seront consacrés au réseau express vélo, 100 000 euros chaque année et 200 000 à partir de 2018 à l’installation d’arceaux. Le but de ce plan vélo est aussi de développer l’utilisation des vélos en libre-service V3. 10 nouvelles stations seront créées chaque année. La métropole espère atteindre 3 millions d’utilisateurs annuels (2,7 millions aujourd’hui).

Bouillante extension de tram

Enfin, 3 millions d’euros vont être consacrés à la recherche de solutions pour les déplacements à vélo sur les boulevards, l’un des axes les plus dangereux de l’agglomération pour les cyclistes. « Nous souhaitons avoir une vision plus métropolitaine de la politique vélo », a dit au journal « Sud Ouest » jeudi Brigitte Terraza. La vice-présidente de Bordeaux Métropole en charge des mobilités alternatives.souhaite aussi que le vélo s’intègre plus dans l’intermodalité. Un vaste plan de communication va accompagner cette politique volontariste.

Sujet plus houleux : vendredi, les élus métropolitains ont voté l’ouverture de la concertation sur l’extension du réseau de tramway vers Saint-Médard-en-Jalles. Deux options sont en balance: l’extension de la ligne A à partir du terminus Le Haillan-Rostand avec deux tracés envisageables ou un prolongement de la ligne D à partir du futur terminus Cantinolle par la voie cyclable Bordeaux-Lacanau.

Si la plupart des élus reconnaissent la nécessité d’une meilleure desserte du quadrant nord-ouest, certains ne comprennent pas cette « frénésie calendaire » alors que l’enquête publique pour la création du BHNS (bus à haut niveau de service) qui desservira aussi ce même territoire n’est pas terminée. D’autres réclament des précisions et des études approfondies sur les différents tracés. Pour la défense d’intérêts particuliers ? Le président de la métropole, Alain Juppé, ne veut pas changer le calendrier. La concertation démarrera début 2017 et s’annonce musclée.

Photo : Un plan de 70 millions d’euros sur quatre ans a été voté en faveur du vélo vendredi © Archives Nicolas Tucat / Sud Ouest