Dans l’atelier, au 28 rue Marcel-Delattre à Bègles, les vélos en libre-service sont alignés en rangs serrés. Dans une benne, des dizaines de robes de V³ sont enchevêtrées, dans une autre on trouve des garde-boue, dans une autre encore de vieux guidons tordus. Plus loin, des techniciens réparent des roues, revissent des paniers, changent des selles. Bienvenue dans la nouvelle maison des V³.

Les vélos en libre-service de l’agglomération n’ont pas changé de nom quand la CUB est devenu Bordeaux Métropole. Les VCub sont simplement devenus V³ et depuis quelques semaines ils ont un nouveau toit. 

1800 bicyclettes sont aujourd’hui en circulation dans l’agglomération. On peut les décrocher dans 174 stations. « En 2016, nous atteindrons 2,6 millions d’emprunts. », a indiqué Christophe Duprat, vice-président en charge des transports  à Bordeaux Métropole, hier, au moment d’inaugurer la nouvelle maison des vélos.

Lancé en février 2010, le V³ fait partie du paysage de l’agglomération. 17 000 habitants de la métropole y sont abonnés. Les touristes l’utilisent beaucoup également. 

Espérance de vie de trois ans

Une équipe d’une vingtaine de personnes employées par Cykleo, filiale du groupe Keolis, est chargée de son entretien et de réapprovisionner les stations. « Un vélo peut coûter jusqu’à 4000€ par an, explique Gabriele Barbieri. Pourquoi ? Parce qu’il existe un déséquilibre naturel dans le maillage du territoire. Certaines stations sont toujours pleines, d’autres souvent vides. Les équipes de maintenance passent leur temps à les remplir ou les vider. » 

Cet ingénieur, data scientist, travaille chez Qucit. Il analyse les données d’utilisation des V³ pour prédire les besoins en réapprovisionnement des stations. Des informations précieuses pour les équipes de maintenance qui sillonnent la métropole à bord de quatre camionnettes sept jours sur sept. « Nous espérons les aider à mieux rationnaliser les trajets. C’est une première en France. » Qucit propose aussi depuis deux ans aux abonnés de savoir s’ils auront un vélo dans la station de leur choix deux heures à l’avance.

Dans l’atelier à Bègles, les employés arrivent à prolonger la durée de vie de chaque bécane jusqu’à trois ans. « Ces vélos coûtent environ 800€ à l’achat. Ils sont très sollicités car empruntés jusqu’à sept fois par jour et parfois utilisés pour des usages non recommandés pour une bicyclette », explique Nicolas Meillan, responsable du site. 

Malgré les vols et le manque de respect du matériel, personne ne remet aujourd’hui en question la présence des V³. « C’est un succès et un maillon important de la mobilité dans notre agglomération », dit Christophe Duprat.•.

Laurie Bosdecher

A SAVOIR: V³ express arrive dans quatre stations

Dans les prochains mois, les abonnés au V³ n’auront plus besoin de passer par la borne centrale des stations pour décrocher un vélo. Les personnes équipés d’un smartphone équipés du dispositif NFC et fonctionnant sous Android pourront directement décrocher leur vélo à la bornette grâce à l’application mobile « V³ facile ». Quatre stations viennent d’être équipées : gare Saint-Jean, Tourny, Gambetta et Jardin Botanique. Ce système, appelé « V³ express », permet d’éviter les files d’attente dans les stations. Les bornes équipées sont habillées de bleu.  

Photo: tous les vélos à réparer passent par l'atelier de Bègles ©Archives Fabien Cottereau / Sud Ouest