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Propos sexistes à la fac : la fin d’un tabou ? PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 18 Janvier 2017 06:00

Le site s’appelle Paye ta Fac. Il recense des dizaines de « témoignages de sexisme ordinaire à l’université » dans le monde francophone et vient de créer un certain malaise dans les universités et les grandes écoles bordelaises. 

De manière anonyme, des étudiant(e)s de l’INP (Institut polytechnique) de Bordeaux y ont par exemple raconté qu’un professeur aurait refusé de répondre à des élèves, sous prétexte qu’elles étaient des filles. On peut ainsi lire sur la plateforme : « Vous les filles, ce n’est pas la peine de lever la main, je ne répondrai pas à vos questions. Je considère de toute façon que vous n’avez rien à faire là. »

Dans une autre prestigieuse école bordelaise, un professeur explique aussi qu’il est sociologiquement prouvé que les femmes ne peuvent pas comprendre certains sujets. 

Cellules de veille créées

Face à ces propos, anonymes donc impossibles à vérifier, plusieurs responsables d’écoles et d’universités ont pris la parole ces derniers jours. La présidente de l’université Bordeaux-Montaigne, Hélène Velasco-Graciet a par exemple indiqué sur la page Facebook de l’institution que « ces propos sont intolérables ». Elle a notamment invité une étudiante identifiée qui témoigne sur Paye ta fac des avances douteuses faites à son égard par un doctorant à contacter la cellule de veille de l’université dans les plus brefs délais.

Les responsables de l’INP se sont eux aussi exprimé sur le réseau social, dénonçant les propos tenus dans l’établissement et rappelant que l’école compte désormais 37% d’étudiantes.

Dans une interview à « Sud Ouest », le président de l’université de Bordeaux, Manuel Tunon de Lara, a lui aussi condamné les propos qu’on peut lire sur le site. « Les enseignants qui ont une attitude sexiste ou qui du moins la laissent transparaître discréditent la profession, mais aussi l’établissement dans lequel ils enseignent », dit-il.

Il rappelle dans cet entretien qu’un plan d’action contre les violences sexistes existe depuis deux ans au sein de l’université de Bordeaux  (50 000 étudiants) pour dissuader ce genre de comportement. En 2014, Marion Paoletti, chercheuse et maître de conférences a été nommée au sein de l’université chargée de mission égalité femme-homme. Des actions de prévention sont également menées depuis deux ans par le collectif de lutte anti-sexiste contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur (Clashes).

En septembre 2015, ce dispositif a été complété par une cellule de veille contre les violences sexistes et homophobes. Les étudiant(e)s peuvent venir se confier à des infirmières universitaires en toute confidentialité. Interrogée par « Sud Ouest » sur l’utilité d’un site comme Paye ta fac, l’une d’entre elles estime que grâce à cette diffusion, ces paroles prennent une autre dimension mais qu’ « il reste un long chemin à parcourir pour que les auteurs des commentaires sexistes se rendent compte de l’impact de leurs mots  ».

 

Photo : Des étudiantes témoignent sur Paye ta fac de paroles sexistes de la part de leur prof © ARCHIVES THIERRY DAVID / SUD OUEST

 

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