On efface tout et on recommence ? Après un démarrage plutôt réussi au printemps, le service de navettes fluviales BatCub a connu un été noir jalonné par les interruptions de service. En cette rentrée, son exploitant Keolis (réseau TBC) espère repartir sur de nouvelles bases. Mais c’était avant l’incident d’hier...


Le 7 juillet dernier, la Gondole heurtait le pont de pierre après une panne de moteur. Les images ont fait le tour de Bordeaux et commencé à écorner la réputation de ce nouveau service de transport, «4e maillon» de la chaîne de la mobilité du réseau TBC (avec les tram, bus, VCub). Des deux navires à la technologie hybride innovante lancés en grandes pompes au printemps, ne restait plus que l’Hirondelle. Mais celle-ci aussi a dû interrompre son service, le temps d’un check-up complet au nom du principe de précaution. Résultat : pour son premier été, période de forte affluence touristique, le service n’a pu être que partiellement assuré grâce au renfort de la Mouette, un bateau à propulsion thermique classique (mais qui ne peut desservir le ponton Parlier). En cette rentrée, il était donc temps de repartir du bon pied. Keolis a profité de la remise en service de l’Hirondelle ce vendredi pour faire le bilan et rassurer ses usagers. 



Des «petits détails» mais pas de 
remise en cause des bateaux


«L’architecture générale de ces bateaux n’est pas à remettre en cause» a ainsi pu assurer Emmanuel Martin, le patron des chantiers Dubourdieu, qui ont construit à Gujan Mestras les deux BatCub. Durant l’été, son équipe a passé l’Hirondelle au crible. Ce premier retour d’expérience, rendu indispensable par l’accident de la Gondole, était d’autant plus nécessaire que les BatCub - rappelons-le - font appel à des technologies jamais utilisées jusqu’à présent. Bordeaux essuie donc les plâtres, un peu comme pour le tram, dont on se souvient des débuts calamiteux avant que l’APS ne fonctionne vraiment. Globalement, le bateau est bien conçu, assure donc son constructeur, et c’est un «cumul de petits détails» qui a entraîné ses difficultés : un problème de connectique dû aux vibrations (tout a été refait) et un problème d’interface entre les bateaux et leurs pilotes. Le système d’alarme a donc été revu, le logiciel d’exploitation simplifié, une boîte noire ajoutée, et les pilotes sont passés par une nouvelle session de formation afin de renforcer leur connaissance et leur maîtrise des navires.



Coup du sort : l’Hirondelle 
abîmée ce dimanche


L’Hirondelle a donc repris du service vendredi, et tout devait aller mieux. Mais ce nouveau printemps des BatCub n’a pas duré bien longtemps. Hier après-midi, l’embarcation aurait apparemment raté son départ du pont Jean-Jaurès et heurté la passerelle. Bilan : des dégâts sur le bateau et la cause de la défaillance à déterminer. Alors qu’elle devait participer ce matin au lancement de l’offre de rentrée de TBC, elle pourrait devoir rejoindre la Gondole qui, elle, est toujours à quai. Sur celle-ci, la réparation des dommages dus à l’accident de début juillet n’a pas encore été effectuée et le chantier Dubourdieu devait lui apporter les mêmes modifications qu’à l’Hirondelle. Son retour en service est prévu pour octobre et la Mouette devrait continuer à la remplacer jusque là. Car en cette rentrée, les BatCub doivent à nouveau convaincre. Et trouver cette fois le vrai public à qui ils se destinent en priorité : pas les touristes ni les promeneurs, mais des usagers réguliers en quête d’un moyen de transport fiable. La CUB avait donc aussi demandé à Keolis de disposer d’un autre bateau de secours afin d’assurer aux usagers que deux navires soient toujours disponibles pour sillonner la Garonne. Une bonne intuition... qui pourrait servir plus vite que prévu. • SL

Photo : Laisse la Gondole à la remise... (air connu) Le navire accidenté en juin ne fera pas son retour avant mi-octobre. Après l’incident d’hier, l’Hirondelle va-t-elle la rejoindre ? © SL