Alors qu’une grève contre les nouveaux rythmes scolaires se déroulera le 5 décembre, plusieurs élus socialistes de l’agglomération bordelaise ont présenté, vendredi, leurs premiers retours d’expériences sur cette réforme.

A les écouter, ce nouveau dispositif, entré en vigueur en septembre dernier et qui instaure la semaine de 4 jours et demi à l’école, n’a que des avantages, ou presque, et « se passe bien », que ce soit à Saint-Louis-de-Montferrand ou à Eysines, au Haillan, à Parempuyre, Bruges, Bassens, Ambès, Ambarès, Le Taillan Médoc, Artigues, sans oublier Lormont.

Des activités appréciées

Selon les dires de ces élus PS, les concertations entre enseignants, parents d’élèves et associations se sont avérées utiles. A Saint-Médard-en-Jalles par exemple, plus de 100 réunions de concertation ont eu lieu pour mettre en place ces rythmes scolaires. Ils ont aussi souligné la diversité des activités proposées dans le cadre des TAP (temps d’activités péri-éducatives). Au delà de certaines disciplines courantes proposées (sport, culture), s’ajoutent d’autres thématiques comme les arts du cirque, les usages numériques et le développement durable à Parempuyre, un projet de comédie musicale à Ambès, ou encore des thèmes bien-être et sens en éveil à Lormont, - ville où sont organisés 162 ateliers au total. Globalement, ces activités seraient aussi appréciées : à Eysines, où des ateliers sont organisés tous les jours à 16h,1400 participent aux ateliers sur 1800 enfants. A Bruges, on compte 80 % d’inscrits sur 1500 élèves concernés et 62 % des enfants en élémentaire à Artigues. 



Quels coûts ? 


Du côté des coûts induits par cette réforme, ils varient selon les communes : il faut compter 150€ par enfant à l’année à Eysines, contre 180€ au Haillan, 92 € à Ambès, 130€ à Ambarès ou 162€ à Artigues. Pour les communes, cette réforme revient à 14 300€ à Ambès, 10 000€ pour l’année à Parempuyre. En terme de recrutement, les chiffres différent aussi : la réforme a permis de créer 9 emplois permanents à Ambès, tandis qu’on compte « 5 créations de postes » à Lormont, « 11 personnes embauchées à temps incomplet » à Parempuyre, et « plusieurs recrutements de personnels pour combler des besoins logistiques » à Ambarès. 



Des ajustements restent à faire

Derrière leur engouement de bon aloi pour la réforme, certains élus constatent toutefois quelques difficultés d’application sur le terrain et admettent que des ajustements doivent être réalisés, notamment concernant les enfants en maternelle. A Saint-Louis-de-Montferrand par exemple, « nous avons constaté que les enfants de maternelle et parfois en primaire sont fatigués », note le maire Pierre Soubabère. « Il faut peut être réajuster des horaires.»Certains élus se posent aussi la question de savoir si les enfants doivent participer ou non au choix des activités péri-scolaires qui leurs sont proposées. « A Parempuyre, nous avons concerté les parents mais aussi les enfants dans le choix des activités », contrairement à Ambès, où « on ne laisse pas le choix aux parents de décider des TAP.» 
Autres points à aménager : dans les écoles du Haillan, le maire, Bernard Labiste, a pointé « des parents qui nous reprochent un peu de manquer de visibilité pour identifier nos différents intervenants, car leurs enfants disent qu’ils n’ont rien fait à l’école.» A Bassens, « des parents essayent d’adapter leur emploi du temps », note le maire Jean-Pierre Turon, mais « ce n’est pas une contrainte pour eux.»
Enfin, de ce point d’étape, il est ressorti que la réforme des rythmes scolaires est « un chantier immense dont on ne verra les effets que sur le long terme », note Sandrine Doucet, députée de la Gironde. • EM

Photo : Dans plusieurs écoles de la Cub, la mise en place de la réforme des rythmes scolaires séduit © ARCHIVES BORDEAUX 7