La structure extérieure n’est pas encore totalement achevée mais le bâtiment est déjà très impressionnant. Aux portes du quartier Mériadeck, la future cité municipale pousse à vue d’oeil.

Et les mauvaises langues y verront une sorte de bunker qui frappe d’abord par son caractère imposant. Depuis la rue Montbazon, qui longe le palais Rohan, on peine à se souvenir qu’il n’y a pas si longtemps, la perspective offrait à la vue des passants un îlot de verdure, l’ex-square André Lhote, rafraîchissant dans ce secteur plutôt dense de la ville. Aujourd’hui, cette même vue se heurte à un mur de béton.
Mais l’histoire est en marche et l’opposition de trois associations, qui réclamaient l’an dernier la création d’un espace vert sur cet emplacement, n’y a rien fait. Dans moins d’un an, la Cité Municipale ouvrira ses portes aux quelque 800 employés de la Ville qui y installeront leurs bureaux.



Une nécessité économique

Si la mairie de Bordeaux a décidé de bâtir cet immeuble, c’est avant tout dans une logique économique. Actuellement, les différents services municipaux sont éclatés en une quinzaine de sites disséminés aux quatre coins de la commune. Avec la cité municipale, tous seront regroupés sur trois pôles : « il y aura la mairie actuelle, le pôle technique de Latule, qui restera en l’état, et ce nouveau bâtiment administratif, apprécie Hugues Martin, adjoint au maire en charge des finances et de l’administration générale et instigateur du projet. Jusque là, nos services étaient très éclatés. Sur le plan fonctionnel, ce n’était pas cohérent. Et nous avons aussi des normes à respecter sur le plan environnemental et en terme d’accessibilité. Selon une étude, la mise aux normes des locaux que nous occupons, dont nous sommes locataires ou propriétaires, aurait été prohibitive pour des bâtiments qui en plus ne sont pas très fonctionnels. Donc nous avons pris la décision de construire cette cité qui nous permettra du même coup de régler un problème qui était prégnant, celui de la restauration de nos agents. Ils se restauraient dans des lieux de proximité. Là, nous aurons notre propre service avec une capacité de 1000 couverts.»



Ouverture en septembre 2014

Le mode de financement choisi est un partenariat public privé (PPP) au sein duquel la Ville participe à travers « un investissement de l’ordre de 50M€ », selon Hugues Martin. Cette somme proviendra notamment de la cession des immeubles que les services municipaux déserteront.

Les travaux, eux, suivent leur cours au rythme prévu et l’ouverture est annoncée pour le mois de septembre 2014 : « le gros oeuvre sera achevé le mois prochain, précise Mélanie Hezely, responsable de la communication au sein de l’entreprise DV Construction, en charge du chantier. Nous commençons à monter les façades, ce que l’on appelle le parement. Sur la partie basse, il sera en pierre et sur la partie haute, il sera en verre.» Le « porte-à-faux », un prolongement des étages supérieurs au dessus de la voie du tram, côté Mériadeck, nécessitera quant à lui trois mois supplémentaires et ne sera terminé qu’en mars prochain.

Actuellement, 160 ouvriers travaillent au quotidien sur le site. Lors du pic d’activité, prévu durant la deuxième phase des travaux, « la plus spectaculaire, celle des aménagements intérieurs », affirme Mélanie Hezely, près de 200 personnes fréquenteront le chantier.

« Je suis allé sur place et je trouve que ce chantier est assez extraordinaire, se réjouit Hugues Martin. Quand on voit un bébé s’épanouir, c’est toujours agréable. Après, le bâtiment est imposant, c’est vrai, mais les hauteurs ne dépasseront pas celles que l’on trouve globalement à Mériadeck. De derrière, on commence à voir le parement en pierres de Bordeaux. Ce sera superbe.» •

OSF

Photo : La structure extérieure du bâtiment sera achevée avant la fin de l’année © OSF