La première phase de la concertation organisée par la Ville de Bordeaux au sujet de l’avenir du site du Parc Lescure s’est achevée le 14 novembre dernier. Trois réunions, auxquelles ont participé à chaque fois entre 200 et 250 personnes (essentiellement des riverains et des représentants d’associations), se sont déroulées dans le quartier.

Organisées sous forme de groupes de paroles d’une dizaine de participants, encadrés par des urbanistes, historiens de l’art ou encore architectes, elles ont permis de préciser les envies des habitants du quartier. Une direction que la municipalité compte décliner à travers un appel à concours au premier trimestre 2014. Le point avec Jean-Louis David, adjoint au maire du quartier de Saint-Augustin.



Que peut-on retenir de cette concertation ?

C’était intéressant car les gens avaient besoin d’être rassurés. Leur grosse inquiétude était que l’on urbanise ce lieu, que l’on rase le stade pour construire des immeubles, des tours. Ça a permis au maire de dire que ça ne serait jamais ça.

Pour ce qui est des usages futurs, une chose se dégage majoritairement : c’est d’en faire une plaine des sports. Les habitants du secteur disent : « c’est notre jardin sportif et on a envie de le garder. » La deuxième chose qu’ils disent, c’est : « aujourd’hui, le stade est fermé, on envie de pouvoir le traverser. » La troisième chose, c’est : « il y a forcément une continuité à trouver entre le parc de la Béchade et le parc Lescure. » Cette ouverture du stade à l’extérieur, sur le papier, c’est magnifique. Mais pour descendre du parc de la Béchade et traverser le parc Lescure, pour ensuite aller prendre le tram barrière d’Ornano, il y a un vrai schéma urbain à instaurer. Ce n’est pas évident.



La question de savoir si le parc Lescure pourrait devenir le stade de rugby de l’agglomération, avec l’Union Bordeaux-Bègles comme club résident, a-t-elle été évoquée dans ces réunions ?

Dans les réunions, il y avait une ou deux tables qui étaient des pros rugby qui voulaient justement que l’UBB y joue. Lors de la dernière réunion, Alain Juppé a dit : « la première chose qui me préoccupe, c’est de savoir si les rugbymen pourront jouer au grand stade.» Il semblerait que ce qui n’était pas possible il y a quelques années le devienne, notamment en terme de qualité de pelouse. Si c’est possible, alors on monte d’un cran en terme d’excellence et de capacité donnés au rugby comme au foot. Et au lieu de permettre à l’UBB de faire huit matchs à Chaban, comme c’est le cas actuellement, on leur propose de jouer tous leurs matchs au grand stade et de garder un centre d’entraînement à Bègles. Après, il y a des négociations entre les premiers magistrats des villes… Mais des gens ont effectivement exprimé le désir de garder 15 000 places pour faire du rugby à Chaban. C’est une option conservée. Donc dans le cahier des charges, la possibilité rugby existera.



Constituer un cahier des charges, c’est la prochaine étape ?

Avant cela, le maire a très envie d’avoir une discussion avec le monde sportif sur cette requalification de Chaban. Il a très envie que ce projet soit porté par les acteurs sportifs de la ville. Ce serait ça, la deuxième phase. Puis Alain Juppé a ajouté 2 ou 3 choses importantes. Il dit qu’il ne faut pas manquer l’occasion d’un raccord avec l’université et l’hôpital à cet endroit, mais aussi qu’il ne faut pas manquer l’occasion de créer un parc de stationnement, si c’est possible.

Ensuite, avec les adjointes au sport et à l’urbanisme, Arielle Piazza et Elizabeth Touton, nous allons donc élaborer un cahier des charges, fondé sur ce qui s’est dit lors de ces concertations, pour un appel à concours lancé au 1er trimestre 2014. Puis ce sera aux opérateurs de dire ce qu’il est possible de faire ou pas. •

Recueilli par OSF

Photo : Quel avenir pour le stade Chaban-Delmas ? Jean-Louis David affirme qu’il restera dédié au sport © ARCHIVES BORDEAUX 7