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Le Pain de l’amitié, « une clé pour survivre » PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 11 Décembre 2013 07:00

« Ici, c’est propre et moderne. Avant, c’était froid et sombre. Pour celui qui connaît la galère, c’est vraiment bien.» Nous l’appellerons Camille. Cette mère de famille au chômage, séparée de ses enfants, est une habituée du « Pain de l’amitié.» Depuis hier, le restaurant social de cette association d’aide aux plus démunis, ouvert en temps normal d’octobre à mai au 43 rue Saint-Nicolas, est installé dans de nouveaux locaux modernes et confortables.

Après une dizaine d’années passées dans un « sous-sol qui n’était pas aux normes », dixit Jean-Philippe Gautriaud, le président, « Le pain de l’amitié » a investi environ 400 000 €, récoltés grâce à l’aide de partenaires et à des dons, dans l’aménagement d’un bâtiment modulaire de 230 m2.
On y trouve donc le restaurant, qui sert chaque midi un repas chaud pour 1€, mais aussi une épicerie sociale, qui ouvrira le mois prochain. « Au restaurant, nous pouvons recevoir 56 personnes, avec deux ou trois services de 11h30 à 13h, reprend Jean-Philippe Gautriaud. L’an dernier, nous avons accueilli jusqu’à 180 personnes par jour. En faisant payer un euro, une somme raisonnable, nous sommes plus dans la relation client que dans l’assistanat. C’est important pour ceux qui viennent ici car ça fait partie de l’aide à la réinsertion.»



25 000 repas par an

Hier, la réouverture du restaurant ayant été plus tardive que les autres années en raison des travaux, une vingtaine de personnes seulement a pu profiter des petits plats du chef Hugues Fonade : « nous avons du poulet sauce champignons et oignons, sourit-il. Ici, les gens aiment les plats qui ont du goût, pas ce qui est fade. En entrée, salade avec pâté ou maquereaux et en dessert, fromage blanc avec coulis de fruits rouges.»
Un repas appétissant dont se délecte Patch, un quinquagénaire habitué des lieux :« ça fait trois ans que je viens régulièrement ici, confie-t-il. En foyer, on a le petit déjeuner et un repas le soir, donc ça permet de compléter. Et puis ici, il n’y a que des gens bien, tout le monde est sympa. D’ailleurs, plutôt que le pain de l’amitié, j’appellerais ça une clé pour vivre. Ou plutôt une clé pour survivre.» « C’est familial, confirme Camille. Si on n’est pas bien, ils sont toujours là pour nous écouter. On crée des liens avec eux. Heureusement qu’ils sont là car en ce moment, avec les fêtes, c’est une période difficile où l’on se sent seul.»

« Personne n’est à l’abri »

Créé à l’origine par la société Saint-Vincent de Paul, le Pain de l’amitié est devenu autonome il y a un an, même si « nous sommes toujours associés à Saint-Vincent de Paul », explique Jean-Philippe Gautriaud. « Nous fêterons nos trente ans l’an prochain, poursuit-il. Au-delà des repas que nous proposons pour les "non-hébergés", nous faisons donc de l’aide alimentaire, avec l’épicerie sociale où nous proposons des produits à un tarif qui représente 10 à 15% du coût normal. Et avec l’aide d’associations partenaires, nous faisons de l’orientation pour aider à la réinsertion.»

Ces dernières années, l’association, qui aide 6000 familles par an et fonctionne grâce à la mobilisation de plus de 150 bénévoles, a senti l’impact de la crise : « on la touche du doigt, souffle le président. Mais on ne baisse pas les bras. On veut aider les gens à reprendre confiance en eux car certains sont cassés psychologiquement. Ces situations de précarité peuvent arriver à tout le monde, même des cadres. Personne n’est à l’abri...» L’an dernier, 25 000 repas avaient été servis. •

OSF

Photo : Grâce à ses 150 bénévoles, « Le Pain de l’amitié » du président Jean-Philippe Gautriaud fournit 25 000 repas par an et aide 6000 familles © OSF

 

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