Hugues Martin a sans doute eu un petit pincement au coeur, hier après-midi. En début de séance du conseil municipal, l’adjoint au maire en charge des finances et de l’administration générale a reçu un hommage unanime de l’ensemble des élus, qu’ils soient de la majorité ou, fait plus rare, de l’opposition. Il a ensuite présenté le budget primitif pour 2014, son dernier en tant qu’élu bordelais puisqu’il se retirera de la vie politique au terme de l’actuelle mandature.


Cet instant rare passé, il a décrit un budget où « conformément aux trois demandes d’Alain Juppé, la pression fiscale est maîtrisée, l’endettement reste convenable et l’investissement soutenu.»



Un manque à gagner de 6,4 M€

Dans le détail, le budget prévisionnel pour 2014 s’élève à 466 M€, dont 342 M€ consacrés aux dépenses de fonctionnement et 124,62 M€ aux dépenses d’investissement. Alain Juppé a insisté, comme il le fait régulièrement, sur le « désengagement sans précédent » de l’Etat, dont la dotation globale de fonctionnement et les compensations fiscales attribuées à la Ville devraient baisser, selon les calculs de la majorité municipale, de 4,6 M€. Au total, en ajoutant l’impact d’autres mesures gouvernementales, le camp Juppé chiffre le manque à gagner à 6,4 M€, « soit plus de trois points de fiscalité.»

Un « leitmotiv obsessionnel » du maire, selon Pierre Hurmic, qui regrette que « le gouvernement soit accusé d’être à l’origine de tous les maux municipaux.» L’élu Vert s’est également dit « préoccupé » par l’évolution de l’encours de la dette et par des investissements en baisse, selon lui : « les seuls investissements sont pour le nouveau stade et la Cité des Civilisation du Vin. Ce ne sont pas des équipements de proximité...»
Matthieu Rouveyre (PS) a lui pointé un budget « globalement opaque, qui hypothèque l’avenir et méprise le quotidien.» •

OSF

Photo : Alain Juppé au conseil muncipal ©archives AR