La rumeur voulait que la pâtisserie-chocolaterie Antoine ouvre dés ce début d’année une seconde boutique sur le cours de l’Intendance, en lieu et place de la maroquinerie Mac Douglas, à Bordeaux. « Ce n’est plus d’actualité », a rectifié, hier, son gérant, Sébastien Antoine.


« Cet emplacement m’intéressait, mais nous n’étions pas les seuls à le vouloir et selon mes sources sûres, il a été pris », avoue le pâtissier bordelais, dont la boutique actuelle est située cours Portal, aux Chartrons. Pas de quoi désespérer pour autant Sébastien Antoine qui prévoit bel et bien l’ouverture d’une seconde boutique, « d’ici un mois dans l’idéal. Nous cherchons activement un autre lieu, mais aucun n’est encore défini. Notre positionnement actuel aux Chartrons est très bien, mais j’ai eu envie de changer de quartier et m’installer davantage dans le centre, car c’est là que se trouve la partie la plus touristique de Bordeaux; il y a davantage d’affluence au printemps et en été dans ces quartiers plus jeunes », explique le quadragénaire. Toujours est -il que pour Sébastien Antoine, ce sera l’occasion d’embaucher du personnel, « peut- être entre 2 et 6 personnes selon la taille et le type d'emplacement qu’on aura trouvé ». 



Une lente remontée

Si la pâtisserie Antoine est aujourd’hui en mesure de pouvoir s’offrir un nouveau lieu et envisager son avenir de manière relativement sereine, c’est en grande partie parce qu’elle s’apprête (enfin) à recevoir les indemnités que les assurances devaient lui verser suite au sinistre qu’elle a connu il y a trois ans - un incendie s’étant déclaré dans son immeuble le 5 novembre 2009. « Je devrais recevoir le remboursement des assurances d’ici quelques jours, cela nous amène un vrai bol d’oxygène ! »,
affirme le pâtissier. A l’époque de l’incendie, l’entreprise employait 23 personnes. Sa réouverture ne sera effective que le 27 octobre 2012. « Suite au sinistre, il y a eu beaucoup de péripéties pour retrouver une position crédible auprès de ma banque qui m’avait refusé mon dernier plan de financement car je n’avais pas encore récupéré l’argent des assurances; on a d’ailleurs du assigner les assurances au tribunal, car elles tiraient un peu le frein à main. Cette histoire nous a porté préjudice, j’ai du licencier une dizaine de personnes »,
 admet l’entrepreneur. Heureusement, aujourd’hui, celui-ci peut aussi compter sur une autre bonne nouvelle : la Cour d’appel a stoppé l’exécution du jugement du tribunal de commerce qui avait ordonné la liquidation judiciaire de la pâtisserie en septembre dernier. « On a fait appel, on s’est battu pendant des mois », avance-t-il. Et, cerise sur le gâteau, en plus du versement des assurances, « un investisseur financier nous a fait une proposition », avance Sébastien Antoine. Ce dernier précise toutefois qu’il 
« reste maître aux manettes» et qu’il est « pour l’instant en pourparlers » avec celui-ci.



Nouveau look

Aujourd’hui, la pâtisserie emploie 13 personnes, réparties entre la boutique du cours Portal, qui arbore désormais un look à la fois design, moderne et minimaliste - très éloigné des vitrines classiques de pâtisserie - et son laboratoire de Bruges, où la production a été délocalisée, « car cela devenait compliqué en terme de gestion de flux et d’approvisionnement ». En attendant de voir à quoi ressemblera sa nouvelle boutique, Antoine a toujours de quoi exciter les papilles avec ses chocolats, pâtisseries et autres galettes des rois, stars du moment •

EM

Photo :  Une déco minimaliste dans la boutique actuelle de la pâtisserie Antoine © EM