C’est sur fond d’élections municipales que l’équipe de Vincent Feltesse a présenté, hier, un contre-projet à celui proposé par Alain juppé concernant la mise en place de la réforme des rythmes scolaires à Bordeaux, qui sera effective à la rentrée de septembre.

Les porte-voix présents du candidat socialiste (Mathieu Hazouard à l’éducation, Pierre-Marie Lincheneau à la Jeunesse et au sport et Emmanuelle Ajon à la petite enfance) ont dénoncé le projet proposé par la Mairie de Bordeaux, qui suscite « une vraie critique de la part de la population », d’après Mathieu Hazouard. « Les concertations avec tous les acteurs concernés par cette réforme n’ont pas eu lieu ». Ce dernier reproche aussi au projet d’Alain Juppé de s’inscrire dans « une logique comptable et non dans l’intérêt de l’enfant ».
Selon lui, « 85 % des conseils d’école à Bordeaux ont d’ailleurs refusé cette proposition »



Un contre projet en gestation

Pour rappel, le projet d’Alain Juppé prévoit que la demi journée de classe supplémentaire imposée par la réforme se tiendrait le mercredi matin. Les autres jours, l’enfant serait accueilli dans l’école de 8h30 à 16h30. En plus des temps d’enseignement proposés, il y aurait 3 heures d’activités péri-éducatives par semaine regroupées sur un après-midi.
La contre-proposition du camp Vincent Feltesse se traduit notamment par un allègement quotidien du temps d’enseignement, soit 5h15 au lieu de 6h (dont 3h15 le matin). Seraient aussi proposés des temps d’activités périscolaires (TAP) l’après-midi et des ateliers périscolaires (1h ou 45 min). « Il reste à voir où placer ces TAP. Peut être juste aprés la pause méridienne ou en fin de journée », explique Mathieu Hazouard. « Le choix définitif serait fait en concertation avec les parents, les enseignants, les associations. Notre ambition est de placer l’enfant au coeur de la réforme en respectant ses rythmes biologiques, en visant l’égalité d’accés aux ateliers éducatifs sur tout le territoire bordelais et en reconnaissant les acteurs associatifs, qui se disent parfois oubliés ».



« Un projet éducatif de territoire »


Selon Pierre-Marie Lincheneau, la future mise en place de la réforme des rythmes scolaires à Bordeaux pose aussi la question « des besoins en équipements et infrastructures » qui permettront d’accueillir les TAP. D’autant plus que ceux-ci pourront être utilisés « par les écoles, les associations mais aussi le public, ce qui aura un impact considérable sur l’organisation des quartiers ». La réforme des rythmes scolaires n’a pas encore été mise en place à Bordeaux mais Emmanuelle Ajon estime déjà qu’il 
« il y a un manque crucial de places en accueil périscolaire. Seulement 20 % des enfants bordelais auraient une place aujourd’hui ». Une situation qui résulte selon elle « d’un choix politique ». Reste à savoir si le contre-projet proposé par le camp Feltesse autour de la mise en place des nouveaux rythmes scolaires saura séduire les principaux acteurs concernés par cette réforme. •

EM

Photo : Mathieu Hazouard et Emmanuelle Ajon © EM