« Quand on regarde depuis le haut des gradins, ou depuis le centre du terrain, cette fois, il n’y a plus de doute, c’est un stade.» C’est bien connu, les parents qui voient leur enfant tous les jours sont généralement les moins bien placés pour se rendre compte de la vitesse à laquelle il grandit. Ce sentiment, Marc Guerpin, le directeur de projet du nouveau stade de Bordeaux pour le groupement des constructeurs, le connaît bien.

Mais quand on lui demande de se retourner sur l’année écoulée, il est bien obligé d’admettre que tout a été très vite. « Quand on a commencé les terrassements en janvier 2013, c’était une friche, se souvient-il. On a fait les fondations profondes, les structures béton, les structures métalliques des différents niveaux jusqu’à la coursive, et une grande partie des gradins hauts. Cette semaine (la semaine dernière, ndlr), on va terminer entièrement les tribunes droites de l’Est et l’Ouest, c’est à dire les gradins hauts et bas. Ça correspond à ce qui était planifié. Dans notre métier, on a toujours tendance à regarder devant mais il ne faut pas oublier le chemin parcouru. Malgré les intempéries du premier trimestre 2013, on a tenu le cap.»

Le « bol » bientôt terminé
En neuf mois, depuis la pose symbolique de la première pierre, le chantier a en effet progressé de manière spectaculaire. L’ossature du stade et sa dimension se voient désormais de loin. Quand on circule sur la rocade à proximité du lac ou quand on franchit le pont d’Aquitaine, on aperçoit l’imposante silhouette de ce stade mêlant béton et métal. « Le "bol", qui supporte les tribunes hautes, sera terminé dans les prochaines semaines, reprend Marc Guerpin. En ce moment, on démarre la pose des gradins dans les virages donc on va commencer à voir le bol se fermer avec du béton. Tous les gradins seront posés au printemps. Et cette semaine, on va aussi démarrer l’habillage de la sous face du bol, qui est en aluminium blanc, c’est à dire le dessous des gradins.»
Avant l’été, la partie ouest du stade, celle que l’on aperçoit depuis le rond point situé face au parking du parc des expositions, aura son allure définitive.

Une immense grue pour la toiture
Car d’ici là, une grande partie de la toiture aura déjà été installée : « le premier semestre sera consacré à la couverture du stade, poursuit Marc Guerpin. Les premiers éléments de la charpente de toiture sont arrivés des usines de Castel et Fromaget dans le Gers. Ils seront montés au sol et pour les mettre en situation, à environ 40 mètres de hauteur, il faut une énorme grue qui arrivera sur le site dans quatre semaines.» D’une hauteur approximative de 80 mètres, celle-ci commencera par installer la toiture sur la tribune ouest. Puis elle tournera, dans le sens des aiguilles d’une montre, tout autour de l’enceinte pour achever la couverture. Une opération « délicate et spectaculaire » prévue pour durer environ six mois.
L’étape suivante consistera, au printemps, à aménager le parvis extérieur, soit « plusieurs dizaines de milliers de mètres carrés à traiter, explique Marc Guerpin. On attend les beaux jours et nous allons commencer par le parvis à l’ouest, jusqu’au rond point.»
Lors du deuxième semestre, le chantier entrera alors dans une phase moins spectaculaire mais tout aussi essentielle : celle des finitions, avec notamment la mise en place des sièges, de la pelouse, de la sonorisation ou encore de l’éclairage de la pelouse. Avril 2015, date annoncée de l’inauguration, approchera alors à grands pas. •

Olivier Saint-Faustin

Photo : Sur cette photo, prise vendredi dernier depuis un hélicoptère, le nouveau stade du lac prend toute sa dimension © PHILIPPE CAUMES