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L’« angoisse » gagne déjà les futurs étudiants PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 23 Janvier 2014 07:00

Certains semblent un peu perdus, d’autres avancent d’un pas décidé vers les bureaux de la filière qu’ils ambitionnent d’intégrer. « Ils », ce sont les centaines de lycéens venus d’un grand quart Sud Ouest de la France pour découvrir les formations proposées par les universités de Bordeaux.

Rendez-vous traditionnel à cette période de l’année, les journées portes-ouvertes, organisées hier, ont connu le succès attendu. Dans les étroits couloirs de l’université Bordeaux 3, ce premier contact avec le monde de l’enseignement supérieur avait souvent quelque chose d’impressionnant pour des jeunes gens généralement accompagnés par leurs parents. Pour tous, le choix de l’orientation post-bac constitue un moment clé déjà décisif pour leur avenir.



Une période charnière

Alors que l’échéance du baccalauréat approche à grands pas, l’obligation de décider dès maintenant de la suite à donner à leurs études est un moment particulièrement stressant pour les élèves.

Venue de Blaye, Mathilde Odin a fait le déplacement à Bordeaux en compagnie de plusieurs amies. Elle souhaite s’inscrire en licence économie-gestion à l’université Montesquieu : « je suis stressée car il faut d’abord avoir le bac, mais aussi impatiente de commencer une nouvelle vie, affirme-t-elle. C’est important car c’est une entrée dans l’âge adulte, on construit notre avenir. C’est un moment qu’on attend.» « Nous sommes très encadrés au lycée, ajoute Valentine Rabaud, élève de Terminale ES au lycée de l’Atlantique à Luçon, en Vendée. On nous explique bien que c’est maintenant que nous devons choisir une filière et un métier. Cela met la pression car dans l’IUT carrière sociale que je veux faire, il y a une sélection sur dossier. C’est assez horrible, il ne faut pas que je me plante.»



« Leur laisser le droit à l’erreur »

Cette pression, exercée sur des adolescents habitués au confort de leur cocon familial, n’est pas nouvelle mais elle semble s’être accentuée ces dernières années : « on ressent une angoisse chez les élèves mais aussi, et peut-être même plus, chez les parents, constate Marie Dinclaux, vice-présidente déléguée à l’orientation à l’université Bordeaux 3. Je pense que c’est lié au contexte économique, au pessimisme que génère la crise. Ils ne veulent plus faire d’erreur mais la plupart de ces jeunes n’ont même pas 18 ans ! Ils ne savent pas forcément ce qu’ils veulent faire. Selon moi, il faut leur laisser ce droit à l’erreur.»

Lors des rencontres entre professeurs et élèves organisées hier, l’aspect pédagogique n’était donc pas le seul à être abordé : « ils sont très inquiets de ce passage du lycée, où ils sont très encadrés, à l’université, note Eléonore Andrieu, professeur de littérature française. On essaie de casser cette image. On tente aussi de les rassurer car les discours pessimistes qu’ils entendent au sujet de la crise pèsent sur eux. Il y a du défaitisme. Certains se voient déjà devant les portes de Pôle Emploi donc on tente de remettre les choses à leur place. On leur explique qu’ils ne sont pas là pour trouver un emploi mais pour construire un projet personnel. C’est différent.»
Cultiver l’insouciance de la jeunesse dans une société anxiogène... Une équation pour le moins complexe. •

OSF

Photo : Des centaines de lycéens ont participé hier aux journées portes ouvertes des universités de Bordeaux © OSF

 

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