On connaît les bienfaits du régime méditerranéen à base d’huile d’olive, sur la santé en général. Et si certains corps gras agissaient de manière bénéfique sur le vieillissement cérébral ?.

« C’est en tout cas ce que cherche à démontrer l’ITERG, l’institut des corps gras basé à Bordeaux. Ce centre technique industriel qui mène des recherches sur les matières grasses végétales et animales a lancé une étude baptisée NutriMémo qui vise à améliorer la mémoire des seniors. 
L’institut a développé des compléments nutritionnels à base de lipides qui pourraient avoir un effet bénéfique sur la mémoire. Il faut maintenant les tester. Pour être validée, l’expérience doit être menée sur 400 sujets témoins âgés de 60 à 70 ans, la moitié recevant le complément nutritionnel, l’autre moitiée recevant un placebo. L’étude est bien entendue menée à l’aveugle, ni les volontaires, ni les chercheurs ne connaissant la nature du produit administré. Elle a été lancée en septembre. Et pour l’instant, seules 80 personnes se sont portées candidates pour tester ce complément nutritionnel. L’ITERG cherche donc à recruter de nouveaux volontaires. 



Tests au CHU


Pour participer cette expérience, il faut avoir l’âge requis (entre 60 et 70 ans), habiter dans la région bordelaise et être mobile puisque les traitements sont administrés au CHU Pellegrin. Tous les 3 mois, les volontaires se rendent au CHU pour recevoir leur complément et passer une série de tests pour évaluer leur capacité de mémoire. « Il s’agit de tests standardisés» explique Benjamin Buaud, le chef de projet à l’ITERG. «Ce sont des questionnaires. Ils peuvent porter sur des choses simples comme la date, le département ou le temps qu’il fait. Mais on donne aussi des listes de mots à retenir. Et en fonction de cela, on évalue le statut cognitif des personnes.» Ces tests menés par des psychologues au sein de l’hôpital permettront au bout d’un an de mesurer les éventuels bienfaits du traitement administré. « Si on arrive à démontrer les effets bénéfiques de ce complément, il pourra servir à des industriels de l’agro-alimentaire pour développer des produits de consommation courante comme de la margarine par exemple.» Les résultats définitifs de l’étude ne devraient pas être connus avant 2016, le temps de réunir tous les volontaires souhaités et de leur faire suivre le traitement durant un an. • 


Stéphanie Lacaze

Photo : © DR