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Féminisme sur le Campus : « J’ai envie de m’affirmer, de dire quand ça ne va pas» PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 05 Février 2014 07:00

En novembre dernier, un groupe d’étudiantes a lancé un collectif féministe sur le campus bordelais. Le CLEF (Collectif en Lutte des Etudiantes Féministes) regroupe déjà plus d’une quarantaine de jeunes femmes désireuses de lutter contre les attitudes « sexistes » qui, selon elles, sont toujours latentes dans la société française du XXIe siècle.

Alors que la première assemblée générale du CLEF se déroule ce soir (18h30 sur le site universitaire de la Victoire, amphi Broca 4, 28 rue Broca), rencontre avec Chloé Joubert, étudiante en 3e année à Science Po Bordeaux et porte-parole du collectif.

Pourquoi avoir créé ce collectif ?
Un collectif anonyme existait déjà l’an dernier, notamment à l’IEP, mais il a disparu. Plusieurs étudiantes se sont dit qu’il fallait quand même continuer à militer car la question du féminisme nous touche toujours.

Quels sont les objectifs du CLEF ?
La première chose est le partage d’expériences sur le sexisme, comment il est vécu par chacune de nous. Il faut se dire que ce ne sont pas des problèmes individuels mais collectifs. En société, dans sa vie, on parle de tout sauf, très souvent, des problèmes de sexisme. On admet facilement qu’on s’est fait cambrioler mais pas qu’on s’est fait violer. L’idée, c’est de partager ça et de voir, individuellement et collectivement, quelles mesures on peut prendre pour se protéger.
On veut aussi participer à la cellule de veille sur le harcèlement sexuel qui va être mise en place notamment par la médecine préventive.

On imagine que la place des femmes s’est améliorée depuis les luttes des années 60. Est-ce faux ?
Il y a toujours des problèmes. Il y a eu des avancées, notamment sur le plan légal, même si on voit qu’elles peuvent être remise en cause, comme c’est le cas actuellement pour l’IVG en Espagne, mais la place des femmes dans la société, les violences qu’elles subissent existent toujours. Certaines d’entres nous sont dans d’autres organisations syndicales et politiques et on pense qu’il faut vraiment un espace réservé aux étudiantes pour parler de ces questions là car toutes les filles n’ont pas envie de faire du syndicalisme ou du militantisme politique.

Que signifie être féministe au XXIe siècle ?
C’est compliqué… Ce sont les mêmes luttes qu’avant mais avec de nouvelles problématiques. Il faut faire attention aux discours qui disent que les femmes sont aujourd’hui les égales des hommes dans les lois mais qu’il faut encore que ces lois soient appliquées. Il faut régler certains tabous, crier ce qui est en général caché. Les tabous sexuels, les violences et autres, doivent être exposés et pas cachés, car c’est le moyen de maintenir les femmes sous domination.

Ce sexisme, vous le ressentez au quotidien ?
On le ressent tout le temps. C’est par exemple quand on se fait interpeller dans la rue, les « hé mademoiselle », les commentaires ou les insultes. Dans les cours, on se rend compte que ce sont les garçons qui prennent le plus la parole, alors que là où je suis, il y a une majorité de filles. Ça semble anodin mais ça implique plein de choses. Il ne faut pas attendre que les hommes nous laissent leur place pour s’imposer dans des milieux dont on a toujours été exclues. C’est à nous de nous imposer, ce qui n’exclut pas que les hommes puissent nous soutenir, au contraire. Mais il ne faut pas attendre que le changement vienne d’eux. On ne va pas leur couper la tête mais il faut que les femmes arrivent à dire « moi aussi j’ai ma place ici, moi aussi j’ai envie de m’affirmer, de m’imposer, de dire quand ça ne va pas. » •

Recueilli par OSF

Photo : Chloé Joubert, membre du collectif en lutte des étudiantes féministes © OSF

 

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