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Gradignan / rachat de l’entreprise Boyer : « j’ai mis toute ma vie sur la table » PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 13 Février 2014 07:00

IMG 5546L’histoire ressemble à celle d’un fait divers mais avec une « happy end » et non un triste dénouement. Cette histoire, c’est celle de l’entreprise Boyer, basée à Gradignan. Spécialisée dans la conception de portes étanches en inox, celle-ci vient d’être rachetée par son Directeur Général, Serge Gérard, après que son ancien PDG a été évincé pour détournement d’argent.

Affichant un chiffre d’affaires annuel de 5 M€, l’entreprise, qui existe depuis 1936 et emploie aujourd’hui 35 salariés, a vu en 2013 sa trésorerie s’effondrer. « Les comptes de l’entreprise pour l’année 2012 n’ont pas été validés à la visite du commissaire aux comptes. On a alors appris qu’Alain Deval, le PDG et actionnaire principal de l’époque piquait dans la caisse de la société, que ses frais et ses factures n’étaient pas normaux, qu’ils n’avaient rien à voir avec des dépenses liées à l’entreprise. Il a été annoncé qu’il avait pris environ 500 000€  », raconte Serge Gérard. « Comme il était interdit bancaire, il faisait tout passer dans la société : son dentifrice, un séjour à Las Vegas, etc.  ». Sa femme, alors employée comme directrice marketing, en profitait aussi.  

« On s’est serré la ceinture »
En janvier 2013, Serge Gérard apprend qu’Alain Deval a écopé de 36 mois de prison avec sursis et qu’il est désormais « interdit de gérer et de venir à la société Boyer. » Un administrateur judiciaire est mandaté et Serge Gérard prend alors en charge l’entreprise et ses salariés du mieux qu’il peut. Une tâche corsée au vu de la perte financière qu’accusait la société. « En janvier 2013, on a failli déposer le bilan, on ne savait pas comment payer les salaires, on devait de l’argent à tout le monde. J’ai donc demandé à ce qu’on vende les actions disponibles et cela nous a sauvés. Mais pendant toute l’année, j’ai du serrer la ceinture. On a réussi à payer ce qu’on devait et j’ai demandé un peu de temps aux fournisseurs, qui ont accepté de jouer le jeu  », avoue Serge Gérard. Entendu ensuite par la justice en mars 2013, Alain Deval indique vouloir vendre la société pour payer ses dettes. Serge Gérard se porte alors acquéreur, parmi d’autres acheteurs, mais Alain Deval décline l’offre proposée par son collègue. « Tout le personnel s’est rebellé et a fait passer une pétition. Tous voulaient en découdre avec lui pour qu’il accepte mon offre  », raconte ce dernier.

« J’ai apporté beaucoup d’argent »
Aujourd’hui, le procès de l’ex-PDG, qui nie toujours avoir pris de l’argent à la société, a été repoussé en mars 2014 « car il manquait des éléments au dossier, l’expertise de ses frais n’ a pas pu être faite. » Mais Serge Gérard a finalement pu racheter l’entreprise. Chose rare en temps de crise économique, ce dernier a repris les 35 salariés de la société, même s’il indique toutefois avoir dû prendre des risques : « J’ai apporté beaucoup d’argent pour reprendre la société, j’ai mis toute ma vie sur la table, tout mon patrimoine immobilier, toutes mes économies, et j’ai emprunté », raconte-t-il, étonnement apaisé. Aujourd’hui, le quinquagénaire dit vouloir «  remettre Boyer à flots », tout en se disant prudent. « On va réinvestir, acheter une machine et je compte embaucher deux personnes cette année.» De quoi prédire de « bonnes perspectives d’avenir. » • EM

 

Rachetée en janvier, la société Boyer, basée à Gradignan, a évité le dépôt de bilan © EM

 

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