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Mon empire pour une esplanade PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 20 Février 2014 07:00

Au printemps dernier, le passage aux Quinconces des troupes de l’Empire napoléonien invitées par Emilio Multari avait été très remarqué. Cette année, pour début juillet, ce passionné récidive et voit beaucoup plus grand. Seul hic, l’esplanade ne sera pas libre au moment choisi et la Ville se propose de le relocaliser Rive droite.

« L’an dernier, j’ai été impressionné par l’enthousiasme des Bordelais. Les gens s’arrêtaient spontanément devant les troupes, posaient des tas de questions. J’ai passé des heures à expliquer l’importance de cette histoire impériale à Bordeaux et dans sa région – quelque chose que les gens ne soupçonnaient pas. » Arrivé place des Quinconces avec un canon et une vingtaine d’hommes venus de toute la France à l’invitation du Salon des antiquaires (notre édition du 26 avril 2013), ce fana de reconstitution historique qu’est Emilio Multari avait réussi son pari : pas tant transmettre son virus mais faire réaliser aux Bordelais l’importance du patrimoine de l’Empire. 



200 hommes et le sosie de Napoléon

Fort de ce succès, celui qui porte l’uniforme de soldat de la Garde impériale – un “grognard” – compte renouveler l’expérience cette année… en nettement plus grand. « J’ai inondé le monde de la reconstitution, dit Emilio en riant, bien au-delà du cercle des Grenadiers d’Île-de-France dont je fais partie. Et j’ai déjà de très bons retours : je peux déjà compter sur plus d’une centaine d’hommes, et j’espère bien atteindre les 200-300. Il devrait même y avoir des troupes rares : des grenadiers hollandais, des highlanders écossais, des hommes de la marine du 1er Empire – les “hussards de la mer”... »


Mieux, outre le canon qui résonnera à nouveau pour des tirs (à blanc, faut-il le préciser) au-dessus de la Garonne, le groupe comptera aussi une dizaine de cavaliers et une calèche avec, à l’intérieur… le sosie “officiel” de Napoléon lui-même, Franck Samson, et sa Joséphine.


Côté programme, là encore l’organisateur veut passer à la vitesse supérieure : après un passage la veille au château de Portets (un important partenaire de l’opération, à 30 km à l’ouest de Bordeaux, où Napoléon avait fait étape), la troupe est invitée le samedi à reconstituer l’arrivée de l’Empereur au Palais Rohan – rebaptisé alors Palais impérial – avec défilé en ville au son de tambours et de fifres, revue de la garde, chants par la chorale Crescendo et tout le toutim. « Assez inespéré », reconnaît Emilio Multari, agréablement surpris de cette proposition de la mairie.


Mais ce qui le chagrine, c’est la localisation qu’on lui propose pour “camp de base”, là où ses hommes vont établir leur bivouac : le Parc aux Angéliques, quai des Queyries, Rive droite. Loin de ses rêves de Quinconces. « C’est un problème de dates, explique Jean-Louis David, adjoint au maire en charge, notamment, des manifestations dans l’espace public. La manifestation est prévue les 5 et 6 juillet, soit moins d’une semaine après la fin de la Fête du vin : la scène dédiée aux concerts sur l’esplanade des Quinconces n’aura pas encore été démontée. »



« Occasion unique »

« Ce qui m’ennuie, précise Emilio Multari, c’est que j’imaginais pour le dimanche une reconstitution de bataille sur l’esplanade et une revue de la garde au Jardin public – comme il y en a eu une en 1808, mais je me vois mal demander aux hommes de faire encore des kilomètres avec leur lourd costume. Surtout, j’ai l’impression que ça aura nettement moins d’allure qu’au milieu des immeubles anciens des Quinconces. Et j’ai peur qu’on soit moins proche des Bordelais et qu’il soit plus difficile de faire passer le message. »

Jean-Louis David ne l’entend pas de la même oreille : « Je suis certain qu’au contraire, l’événement sera plus visible. Les Bordelais se sont approprié ce site, très fréquenté le week-end. Et puis cela donnera aux reconstitueurs l’occasion de franchir le pont de pierre, un ouvrage commandé par Napoléon. Je suis persuadé qu’une fois qu’ils auront essayé le site, s’ils rééditent l’expérience, c’est là qu’ils voudront retourner. » 
« C’est une occasion unique, insiste un organisateur pas vraiment convaincu, je n’envisage pas de faire ça tous les ans. On vit en ce moment le bicentenaire de la campagne de France et les “années Napoléon” touchent à leur fin : en 2015 on rejouera Waterloo, les années suivantes auront moins d’impact. » Alors il espère toujours obtenir la position plus centrale qu’il escomptait – « même un petit coin des Quinconces... » • 


Sébastien Le Jeune


La guerre des partenaires
La Ville accueille l’événement avec un soutien en communication et en logistique, mais sans financement. Alors, depuis des mois, Emilio Multari bat la campagne pour trouver des partenaires. Dans l’escarcelle, déjà, des bien ciblés tels La Réserve, demeure de prestige dans le pavillon Raba, à Talence, où Napoléon est passé ; ou La Cour de Joséphine, la bien-nommée boutique de vêtements de créateurs de la rue des Remparts, qui détient un authentique miroir ayant appartenu à l’impératrice ; les Attelages Éric de Mailly qui fourniront chevaux et calèche ou encore Beckchasse pour la poudre à canon. Parmi les autres, pêle-mêle, Chez Tof pour la restauration, la cave Bordeaux Magnum, le Boutique Hôtel – tous situés près des Quinconces… Ainsi, l’événement est financé… a minima : « Plus d’argent, plus d’hommes. » Les mécènes éventuels peuvent le contacter par mail à emiliomultari@voila.fr


Photo : Costumes, canon, fusils et cérémonial : un passage remarqué des Quinconces au Jardin public en passant par les quais et la place de la Comédie. Et ils n’étaient qu’une poignée...
© DR

 

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