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Formation des infirmiers : Les étudiants pris dans un bras de fer PDF Imprimer Envoyer
Jeudi, 27 Février 2014 07:00

Le compte à rebours a commencé et chez les élèves infirmiers, l’inquiétude grandit. Dès samedi, ils ne pourront plus effectuer leurs stages pratiques, pourtant obligatoires pour valider leur année, au sein d’établissements de soins privés.



Suite à une négociation infructueuse avec le Ministère de la Santé portant principalement sur des questions financières, la Fédération de l’Hospitalisation Privée (FHP) a en effet décidé de « suspendre » la mission de formation qu’elle assure auprès des élèves infirmiers à compter du 1er mars. « Les élèves sont pris en otage, regrette Martine Bernard, directrice de l’Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) de la Croix Rouge, à Bègles. On est dans un bras de fer avec les étudiants au milieu. Pourtant, ils ne sont pour rien dans cette situation.»



Des élèves dans l’impasse

Ce blocage hautement problématique n’affecte pas tous les IFSI de la même manière. Dans l’agglomération bordelaise, on recense cinq établissements de ce type et celui de la Croix Rouge semble le plus pénalisé : « nous sommes un organisme privé, reprend Martine Bernard. Dans les IFSI publics, ils peuvent recaser les étudiants dans leurs propres structures mais dans notre cas, nous n’avons pas d’établissement support. Nous ne sommes pas rattachés à une structure hospitalière où l’on peut transférer nos étudiants.»

70 élèves infirmiers, sur les 300 que compte l’IFSI de la Croix Rouge, sont ainsi dans l’impasse. « Cela concerne notamment 44 élèves de troisième année, reprend la directrice. C’est un vrai souci pour eux car s’ils ne peuvent pas faire leur stage, ils ne pourront pas se présenter au diplôme d’état en juillet.»


« Faire pression sur le ministère »

S’estimant « marginalisé dans le système de santé », le secteur hospitalier privé justifie cette mesure en expliquant qu’il est « acculé » à démontrer son importance au cœur de ce système.
Directeur général du groupe Gbna (Groupe Bordeaux Nord Aquitaine), qui compte huit établissements de soins privés en Gironde, Yves Noël regrette cette situation mais explique n’avoir pas eu le choix : « chaque année, le 1er mars, le Ministère de la Santé met à jour les tarifs des cliniques, explique-t-il. Il nous a annoncé qu’il allait les baisser cette année de 1% alors que les contraintes et les obligations de qualité auxquelles nous sommes soumis sont maintenues ou augmentent. L’autre raison, c’est qu’à la différence des hôpitaux publics, les cliniques ne sont pas rémunérées pour accueillir les stagiaires. A travers cette initiative, nous voulons faire pression sur le ministère. Le moyen traditionnel d’action, c’est une grève des soins mais nous avons pensé que c’était la pire des solutions et que les patients n’avaient pas à subir ça. Nous savons que ce n’est pas agréable pour les étudiants mais c’est tout ce que nous avons trouvé.»

En France, 32 000 étudiants seraient ainsi concernés par cette situation et à Bègles, la colère couve : « le mot d’ordre est d’attendre l’organisation d’une action nationale, explique Eric Bouble, président de l’association des étudiants. Mais on veut montrer qu’il y a un vrai ras-le-bol.» •

Olivier Saint-Faustin

Photo : A Bègles, 70 élèves de l’IFSI de la Croix Rouge se retrouveront sans stage dès le 1er mars © OSF

 

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