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Bordeaux : L’Accorderie, bourse de troc du temps PDF Imprimer Envoyer
Mercredi, 05 Mars 2014 07:00

Et si le retour au troc était le moyen de rompre l’isolement ? Un troc un peu particulier toutefois, celui de services. Créée en novembre dernier à Bordeaux, l’Accorderie est un réseau d’échange de menus services entre habitants d’un même territoire.

 

 

Ici, les adhérents troquent donc une heure d’aide aux devoirs contre une heure d’aide ménagère, de la couture contre un cours de guitare ou encore un cours d’anglais contre un peu de bricolage... « L’adhésion est gratuite, précise d’emblée Charlotte Desfontaine Maccagno, coordinatrice de l’Accorderie à Bordeaux. Pour adhérer, il faut simplement proposer au moins une offre de service et adhérer à la philosophie de l’Accorderie. On est sur un échange égalitaire, ce qui signifie que une heure est toujours égale à une heure. Il n’y a pas de différence de valeur entre deux échanges, que ce soit du ménage, de la cuisine, de la danse classique, du baby-sitting ou de l’aide informatique. La seule chose qui compte, c’est le temps passé.»

La huitième Accorderie de France
Le principe de l’Accorderie est né il y a une dizaine d’années au Québec avec l’objectif affiché « de lutter contre la pauvreté.» Par le biais de la fondation Macif, qui a acquis les droits intellectuels pour la France, l’association s’est installée d’abord à Chambéry, il y a déjà deux ans, pour ensuite se développer « de façon exponentielle » en France.» « Nous sommes aujourd’hui la huitième Accorderie de France, reprend Charlotte Desfontaine Maccagno. D’ici la fin de l’année, il devrait y en avoir une vingtaine dans le pays.»
Lorsqu’il adhère à l’association, chaque « accordeur » ou « accordeuse » obtient immédiatement un crédit d’une quinzaine d’heures, de façon à pouvoir amorcer les échanges. La gestion de son « compte » est ensuite gérée par l’association, qui joue le rôle d’une véritable banque : « des chèques factices sont distribués, sourit la responsable. C’est un moyen de communiquer avec moi afin que je puisse débiter le compte de celui qui a fait appel à un service et créditer l’autre compte. Il faut éviter que certains soient en découvert ou d’autres trop excédentaires. C’est très important que ce soit égalitaire. Si certains ont du mal à aller voir les autres, alors ils rendent service à l’Accorderie et on les paye en heures.»

« Créer du lien social »
Réellement opérationnelle à Bordeaux depuis un mois, l’Accorderie compte déjà environ 70 membres : « personne ne reste indifférent face à ce concept d’échanges non monétaires, reprend Charlotte Desfontaine Maccagno. Il y a un fort engouement de toutes les classes sociales. On pensait que ça toucherait d’abord le milieu bobo, qui vient plus facilement vers le milieu associatif, mais en fait pas du tout. On a énormément de retraités, des étudiants, beaucoup de mamans seules, des gens au chômage, il y a vraiment de tout.»
Le but de l’association est avant-tout philanthropique : « nous espérons créer du lien social, faire en sorte que les gens apprennent à se connaître et qu’il y ait une véritable dynamique dans les quartiers.»
Installée à Saint-Michel, l’Accorderie compte couvrir l’ensemble de l’agglomération grâce à la création d’antennes-relais : « on a des demandes à Langoiran ou Arcachon... Les échanges se font là où il y a des personnes. Ensuite, ce sont des associations qui servent de point-relais.» • 

Renseignements : www.accorderie.fr/bordeaux ou au 07 82 17 74 21

OSF

Photo : L’Accorderie de Bordeaux, dont Charlotte Desfontaine Maccagno est la coordinatrice, compte déjà 70 membres © OSF

 

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